THE VISIT

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Pour les enfants, les vacances chez papi et mami risquent d’être gentiment ennuyeuses. Mais maman pourra partir un peu en croisière avec son nouvel amoureux. Sauf que les grands-parents, que les enfants n’avaient jamais rencontrés, sont bizarres. Mamie surtout qui se balade la nuit toute nue.

C’est un petit film d’horreur qui n’est pas tout à fait un film d’horreur que ce The Visit signé d’un revenant : Night Shyamalan. Il a été tourné en 2015 pour un bugdet dérisoire par un cinéaste revanchard. Avec des acteurs peu connus, un décor quasi unique, et en cassant la tirelire gagnée avec After earth, le cinéaste revient aux sources de son art. Des sources maléfiques peut-être ?

Shyamalan qui fut un cinéaste dans le Top ten des studios avec ses quatre premiers films estampillés "mystère" a subi une traversée du désert à l’orée du 21e siècle. Sixième sens, Incassable, Signes, Le village avaient révélé un, ouvrez les guillemets, nouveau Spielberg. L’au-delà, les superhéros, les extraterrestres, les sectes, il les a traités mais avec une approche originale et une étonnante science du récit caché.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver ROSEMARY'S BABY DE ROMAN POLANSKI (1968) (Un des films qui ont bousculé le genre. Rosemary a des voisins charmants, plus âgés qu'elle, comme des parents de substitution qui seraient prêt à l'aider en toute chose. Y compris à avoir le bébé et le protéger. Un bébé qu'ils vénèrent d'autant qu'il vient de très loin...) ou encore LA NUIT DU CHASSEUR DE CHARLES LAUGHTON (1955) (Unique film du grand acteur et chef d'oeuvre singulier, ce film exploite la fascination des enfants pour un être maléfique, séducteur et envoûtant. Dans une oeuvre onirique qui pourrait aussi bien être un cauchemar d'enfant, Robert Mitchum en pasteur de l'au-delà est extraordinaire. Un film fondateur.).

La suite fut moins inspirée. En 2015, lui qui avait piloté des films à plus de 100 millions de dollars accepte de revenir aux sources de son art avec The Visit qui n’en coute que 5… Il faut dire que c’est dans le cahier des charges du mini studio Blumhouse qui fabrique des blockbusters genre Paranormal Activity ou American Nightmare, avec des clopinettes. Ironie suprême, The Visit succès international rapportera près de 100 millions de dollars.

Night Shyamalan, son nom indien est Manoj Nelliyattu Shyamalan, effectue avec The Visit un exercice de found footage. Littéralement "film trouvé". C’est un procédé narratif inauguré avec The Blair Witch project (1999) basé sur un faux documentaire. En l’occurrence ce sont les enfants qui filment leurs tragiques vacances. A l’heure du selfie c’est presque banal. D’ailleurs Olivia DeJonge qui joue la jeune fille a été recruté après qu’elle eut envoyé une vidéo d’elle-même.

Le film devait s’intituler "Sundowning" qu’on pourrait traduire par "entre chien et loup" et qui pour le psychiatre révèle un état de malaise ou de troubles mentaux, au moment du coucher du soleil. Shyamalan, comme à ses meilleures heures, cache un film derrière le film. Le décor, la maison, les manifestations laissent croire à la sorcellerie, une secte ou la possession, alors qu’il ne s’agit que de la tragédie de la vieillesse et de la démence. Le maître du twist montrait là qu’il savait encore danser.

2015 est une année impressionnante dans le cinéma, l'année des Blockbuster avec plein de films de super-héros, le retour de vieilles licences (Jurrassic World...), et de certains réalisateurs comme Michael Mann, Tarantino, Ridley... Plein de films d'espions, d'action, de comédie, ...

A force d'être un cinéaste inégal, on ne sait plus par quel bout prendre ce cher monsieur Night Shyamalan (et non, à toutes les mauvaises langues qui liront cette critique, son nom n'est pas difficile à prononcer !). Mais s'il y a bien une thématique commune à toutes ses ...

Je viens à peine de sortir du cinéma et j'ai une envie immense d'écrire une critique. Ce n'est pas un film qui me bouleverse, loin de là, ou qui restera dans mon panthéon des films horrifiques, mais en discutant avec un ami qui avait un avis contraire au mien, j'ai eu une ...