SAINT MAUD

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Maud ne connaît pas la crise de foi. La dévotion de cette catholique fervente, infirmière de son métier, est totale. De plus, la jeune femme a l’extraordinaire privilège de pouvoir communiquer directement avec Dieu. Bien entendu, elle suit suit ses conseils à la lettre. Sa mission : sauver l’âme de sa patiente, une ex-danseuse paraplégique, peu portée sur la prière.

L’intrigue de ce premier long métrage de la Britannique Rose Glass repose essentiellement sur la personnalité énigmatique de Maud (dont on apprendra qu’elle ne s’appelle pas Maud en fait). Les idées fixes et le comportement jusqu’au-boutiste du personnage mènent le récit vers un face à face tendu et inconfortable.

La réalisatrice explique qu’elle a voulu faire « le portrait d’une jeune femme qui appréhende la réalité différemment de son entourage et se retrouve poussée à des extrémités dramatiques. » Elle a confié le rôle de Maud à Morfydd Clark, comédienne qui a joué dans Crawl et qu’on a vu camper Kate Dickens, dans L’Homme qui inventa noël. Saint-Maud a valu plusieurs récompenses à l’actrice tout en se voyant couronné quatre fois au festival du film fantastique de Gérardmer en 2020 où il a obtenu notamment le Grand Prix.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver SHE WILL (Des forces mystérieuses se déchaînent alors qu'une ex-actrice part se reposer dans la campagne écossaise avec son infirmière personnelle) ou encore PERSONA (La relation complexe entre une infirmière et sa patiente, une célèbre actrice frappée d'aphasie.).

De son propre aveu, la réalisatrice Rose Glass n’est pas une « grande fan » des films d’horreur. Ce qui l’intéresse dans le genre c’est la possibilité qu’il offre d’évoquer la réalité à travers des métaphores. Elle cite comme exemple  « les zombies de Romero qui sont une métaphore du capitalisme ». Et poursuit : « ce type de films est un bon moyen pour parler de sujets sensibles tout en les « déguisant ». Mais elle explique que Saint Maud n’est pas pour autant un film sur la religion. « Maud ne se fait pas endoctriner par une communauté. Sa vision du christianisme est particulière : elle ne croit qu’en ce qui lui plait, le film est donc davantage axé sur la « psychologie de la foi ». On pourrait remplacer le christianisme par autre chose et l’histoire resterait la même ».

La réalisatrice se réjouit d’avoir pu utiliser des effets spéciaux et des cascades. Elle a souhaité recourir le plus possible à des trucages, des procédés mécaniques. Ainsi, la séquence dans le pub où Maud, en pleine hallucination, voit des tourbillons se former dans la bière a été réalisée sur le plateau-même. L’accessoiriste a imaginé de percer des trous dans la table comme dans le fond des verres. Le vortex a été obtenu grâce à une connexion au moteur d’un jouet, un petit drone à une hélice. En revanche pour le plan où Maud lévite, la comédienne a été portée par une plateforme qui a été effacée ensuite en post-production.

La comédienne Morfydd Clark n’a pas eu à subir la mortification de son personnage qui garnit l’intérieur de ses souliers de pointes de métal. Mais des punaises de plastique ont bien été placées sous sa plante des pieds et, sans risquer de la blesser, ils rendaient la marche désagréable et l’ont aidé pour jouer la scène. L’actrice confie que la séquence où elle a éprouvé au plus haut point la souffrance de Maud c’est celle où la jeune femme, au pub, désespérément seule, noie son mal-être dans l’alcool et lance des appels au secours sans être comprise.

Partout où elles passent, les prières de Saint Maud semblent avoir été entendues, de Toronto à Rotterdam, en passant par Gérardmer où le film reçut le Grand Prix. Après Uncut Gems, et en attendant le prochain Kelly Reichardt, A24 impose en 2019 une nouvelle fois sa marque ...

Gerardmer 2020Il me faisait de l'oeil lors de l'annonce de l'affiche du festival, et je n'ai pas été déçu. Je suis très client de ce genre de films à l'ambiance posée et inquiétante. Nous nous retrouvons plongés dans la vie de Maud, infirmière à ...

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