BABY ASSASSINS 2 en VOD
- De
- 2023
- 98 mn
- Comédie
- Japon
- - 10 ans
- VO - HD
PARCE QUE
Après le succès surprise de Baby Assassins, le réalisateur Yugo Sakamoto rempile avec son duo de tueuses à gages adolescentes et immatures. Tout ce qui faisait le sel du premier est de retour. D’abord, ses combats graphiques, fun, rentre-dedans et créatifs. La dimension “quotidien de deux ados un peu loser” est aussi de retour, et même plus qu’avant. Dans ce film, Chisato et Mahiro sont mises à pied de l’organisation criminelle qui les emploie pour avoir outrepassé le règlement. C’est donc le retour des discussions sur le canapé presque comme si on les suivait sur twitch ainsi que les petits boulots déguisés en mascottes panda et tigre.
Fort de ce pitch, on plonge encore un peu plus dans un quotidien finalement banal d’adultes qui doivent payer des factures, se soumettre à leur contrat et faire face à la concurrence du marché. Cela donne lieu à une longue scène de visio avec leur boss qui leur certifie que, non elles n’ont pas le droit de faire grève, et non elles ne se plaindront pas de leur situation sur twitter.
Baby Assassins 2 multiplie les instants absurdes où contrastent les préoccupations triviales et l’accomplissement d’un contrat. En témoigne la scène d’ouverture où un tueur écoute son autoradio, s’engueule avec son acolyte qui a changé de station avant de sortir, se raconter des souvenirs d’école. Ce qui ressemblerait à une discussion toute droit sortie d’une comédie américaine est en fait le préambule à une baston où ils laisseront quelques cadavres.
Sans nier l’évidence fun du processus, le ton donné à la saga n’est pas gratuit. En un sens, Yugo Sakamoto se rapproche d’un Takeshi Kitano de la gen Z (le cadre de son combat final a un petit quelque chose de Violent Cop). Les yakuzas et les tueurs sont tournés en ridicule. La gratuité apparente de la violence la rend absurde, presque inopérante puisqu’elle n'apaise en rien la société. Surtout, il est question de gagner sa vie en tuant des gens plutôt qu’en ayant un emploi normal. Or cet emploi est décrit comme normal. La scène post-générique autour d’un choix de gyozas le prouve encore : tout est parfaitement normal. Enfin presque.