QUELQUE CHOSE À TE DIRE

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C’est en 1990, après avoir suivi de très classiques études de droit, que la belge Cécile Telerman entame, en France, une très sage carrière au service juridique de la bicentenaire Société des Auteurs puis du très sérieux Centre National de la Cinématographie, avant d’exercer ses talents chez les Films du Sagittaire, distributeur français de films classés Art et Essais, d’origines souvent étrangères et d’audience parfois confidentielle !

C’est au terme de ces expériences juridico-financières que la jeune femme devient scénariste puis réalisatrice avec un premier film, Tout pour plaire qui, sorti en mars 2005, attire l’attention. Anne Parillaud, Judith Godrèche et, déjà, Mathilde Seigner, y incarnaient trois amies aux parcours professionnels, sentimentaux et familiaux relativement mouvementés. On y retrouvait aussi Pascal Elbé, en banquier botaniste de plus en plus compréhensif.

Quelque chose à te dire est donc le deuxième film de Cécile Telerman qui, parallèlement, à sa carrière de cinéaste devint, également, productrice de documentaires en créant la société des Films de la Greluche.

Déjà très présente dans Tout pour plaire, la famille et ses secrets sont au cœur de ce nouveau film choral. En mai 2009, à la sortie de son film, Cécile Telerman déclarait : « Je voulais parler de la façon dont les choses se transmettent des parents aux enfants, surtout dans les non-dits. Je suis donc partie de ce qui est le plus explosifs dans les relations familiales : les secrets. » Secret que garde la mère, Charlotte Rampling, et dont souffrent les enfants, Mathilde Seigner, Pascal Elbé et Sophie Cattani, jeune actrice découverte par la réalisatrice dans Selon Charlie, de Nicole Garcia. Face à eux, vous reconnaîtrez le « subtil » et « époustouflant » Patrick Chesnais – dixit Cécil Telerman – et le scénariste, réalisateur, comédien et ex-flic, Olivier Marchal, justement dans le rôle d’un flic, solitaire, usé et désabusé se transformant bientôt en redoutable grain de sable grippant les si harmonieux rouages de cette famille – presque – comme les autres ! 

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LE PREMIER JOUR DU RESTE DE TA VIE (2008) ou encore LA FLEUR DU MAL (2003) .

Quelque chose à te dire est donc la deuxième expérience cinématographique de Cécile Telerman qui en trouva l’idée après avoir écrit le scénario de Tout pour plaire, son premier film, alors qu’elle traversait cette période « stressante » de recherche de financements ; « On attend beaucoup de réponses, a-t-elle expliqué, on ne fait pas grand-chose, on a le temps de cogiter. »

« Je voulais parler d’une histoire de famille mais, surtout, comment cet héritage conditionne notre existence ? Comment fait-on le tri de ces valeurs ? "Comme pour son film précédent, Cécile Telerman fit appel à Jérôme Soubeyrand qui accepta d’entrer dans son univers pour coécrire une histoire remplie de coïncidences énormes, voire d’incohérences certaines. « C’est vrai qu’au cinéma, on est plus accro à la crédibilité que dans la vie », déclare la cinéaste qui voyait cette histoire un peu comme une fable. Une fable, certes, mais avec des personnages qui souffrent, vraiment. Il souffrent « parce qu’ils n’osent pas prendre le droit de dire qui ils sont et de vivre ce qu’ils désirent profondément » explique-t-elle. Mady, par exemple, vit avec une croyance qui conditionne sa vie, celle d’un amour idéal avec un homme qui est mort et dont elle n’a jamais pu faire le deuil. Et à partir de là, elle communique à ses enfants cette souffrance. »

Si Mathilde Seigner et Pascal Elbé avaient déjà, l’un et l’autre, participé au premier film de Cécile Telerman, Olivier Marchal est un nouveau venu dans son univers. « Je ne le connaissais pas bien, dit-elle, mais je l’avais trouvé formidable dans l’adaptation d’une nouvelle de Maupassant. » Effectivement, à l’opposé des personnages qu’il avait l’habitude d’interpréter depuis le milieu des années 1980, aux côtés d’Alain Delon dans Ne réveillez pas un flic qui dort ou de Patrick Bruel dans Profil bas ou encore – plus longuement – dans différents épisodes de Commissaire Moulin, Olivier Marchal avait incarné maître Vallin dans Histoire d'une fille de ferme, un épisode de la collection télévisée intitulée Chez Maupassant, dans lequel il incarnait un paysan rendu violent par l’absence de descendance.

Enfin sachez que le scénariste Jérôme Soubeyrand est aussi réalisateur de courts métrage et comédien. On l’a déjà entraperçu, entre autres, dans Trafic d’influence de Dominique Farrugia, et dans la Parenthèse enchantée, de Michel Spinosa. Dans Quelque chose à te dire, vous l’avez vu dans le rôle de Nicolas, le fiancé, médecin, de l’infirmière chiromancienne !

Quand un film vous attrape par le bras et vous emmène jusqu'au bout sans qu'on ait envie de le lâcher, on peut le considérer comme réussi. Cela ne veut pas dire pour autant qu'il soit parfait mais les points positifs (sa sensibilité, ses acteurs attachants, ses dialogues souvent ...