Le jeune garçon qui joue Gagic a été présenté au réalisateur Yoann Gillouzouic par la directrice de casting Elsa Pharaon. Elle l’a rencontré, je cite, « en passant par une association de « camion école », qui dispense, aux portes de Paris, un enseignement scolaire aux enfants vivant hors de tout système éducatif ». Le petit qui s’appelle Piti sort du lot parmi tous les enfants qui ont été enregistrés lors d’essais caméra mais il ne parle pas français. « Il dégageait une sérénité et une joie de vivre très communicatives, dit le cinéaste. Il lui manquait, certes, un toit sur sa tête, de l’argent dans ses poches, à manger, à boire et à lire, mais pour le reste, il allait très bien. » Ses parents ont accepté qu’il participe au film, du moment où Piti lui-même en manifestait l’envie. Piti est d’abord rétif à l’idée d’incarner un petit voleur mais c’est en lui montrant le cinéma poétique et social de Chaplin que Guillouzouic l'a convaincu. Guillaume de Tonquédec a expliqué au micro de Europe 1 : "La production l'a scolarisé pendant trois ans et elle continue de l'accompagner, elle lui a trouvé un vrai toit."
Guillaume de Tonquédec revient dans le dossier de presse de Place des victoires sur la scène la plus compliquée qu’il ait eu à jouer. « Pour moi, la plus éprouvante, dit-il, a été celle où la femme de Bruno lui annonce une nouvelle fois qu’il ne pourra pas voir ses enfants parce qu’elle leur a dit qu’il était parti en vacances. Pour lui, c’est comme un coup de grâce. Il va craquer, en rentrant chez lui, dans l’escalier. Son regard va alors croiser celui de la jeune fille qui habite sur le même palier que lui. Ce genre de scène presque muette, où on n’a donc pas le soutien des mots, exige un jeu sans triche. On avance démasqué. Cela exige une grande sincérité, une mise à nu. » La jeune étudiante et voisine de palier est incarnée par Clara Ponsot qu’on a pu voir dans Bus Palladium de Christopher Thompson et Bye Bye Blondie de Virginie Despentes où elle joue Emmanuelle Béart jeune.
Place des victoires n’est pas ce qu’on appelle un succès au box-office avec seulement 62 739 entrées sur 215 copies. C’est l’un des scores les plus faibles pour un film de Guillaume de Tonquédec depuis que Le Prénom, dans lequel il tient un rôle secondaire mais qui l’a véritablement imposé sur le grand écran, a cartonné avec plus de 3,3 millions d’entrées. À titre de comparaison, Roxane, une comédie dont il est la tête d’affiche, sorti quelques semaines seulement avant Place des victoires, avait dépassé allégrement les 300 000 entrées.