LA LA LAND

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Il est des films qui passent sans laisser le moindre souvenir, gouttes de pluie glissant sur les paupières des spectateurs comme les gouttes d’eau sur les plumes d’un canard... Il en est d’autres qui marquent à jamais la rétine et le cœur de ces mêmes spectateurs. Celui que vous allez découvrir dans un instant fait plutôt partie de la seconde catégorie.

Tiens : si vous en ressortez sans aucune émotion, je promets même de venir vous reparler cinéma la prochaine fois avec des couettes et un maillot de bain deux pièces ! La la land est une merveille, réalisée par un jeune prodige nommé Damien Chazelle. Une comédie musicale en forme de drame sentimental qui prend pour décor les rues de Los Angeles, offrant à Emma Stone et Ryan Gosling des partitions intenses qui renvoient aux plus grands classiques du genre.

Mise en scène inspirée et audacieuse, bande originale évidente dès la première écoute : ce film-là reste moderne tout en étant d’emblée un classique. La preuve dès la scène d’ouverture que voici...

 
Dans le même genre vous pouvez trouver ENTRONS DANS LA DANSE (Pas facile de vivre une belle histoire d'amour quand on est artiste et tenté par des carrières différentes. Ryan Gosling et Emma Stone comme Fred Astaire et Ginger Rogers le prouvent...) ou encore THE PLAYERS (Hollywood et Los Angeles, miroirs aux alouettes des apprentis-artistes ou des stars reconnues...).

5 Oscars dont ceux indiscutables de la mise en scène et de la musique, 450 millions de dollars de recettes dans le monde et 2 millions 700 mille entrées rien qu’en France : le destin de La la land a tout du conte de fées et pourtant, au départ, bien peu s’étaient penchés sur le projet de Damien Chazelle. Il faut dire que ce film n’est que le 2e de ce jeune réalisateur américain, après le déjà très prometteur Whiplash en 2014. Pour tout dire, La la land aurait dû être son premier long métrage mais vendre à un studio l’idée d’une comédie musicale quand on sort à peine de l’école de cinéma d’Harvard tient de la mission impossible...

Chazelle réalisera donc d’abord un court métrage sur ce sujet qui lui tient à cœur, l’obsède même, inspiré qu’il est par les grandes comédies musicales en général et celle de Jacques Demy en particulier. Persévérant, obstiné, le garçon attendra le succès-surprise de Whiplash pour revenir à la charge et voir enfin s’ouvrir les portes des studios. Associé au projet depuis le début, son ami et complice Justin Hurwitz, compositeur des sublimes mélodies que vous avez pu entendre tout à l’heure comme City of stars ou Another day of sun. Mais obtenir le sésame d’un studio pour mettre en chantier le film ne veut pas dire pour autant que s’ouvre sous vos pas la caverne du trésor d’Ali-Baba pour le financer. Damien Chazelle a dû être inventif, réactif, créatif, qualités dont il est heureusement généreusement pourvu. La séquence d’ouverture par exemple, ballet dantesque sur une autoroute de Los Angeles a été tournée en deux jours au lieu de la semaine entière qu’elle aurait dû nécessiter...

Pour le reste, le pas de danse du couple Stone-Gosling dans le ciel californien ou le final en forme de "et si ?" figurent déjà au Panthéon du cinéma.

C’est comme un ogre qui dévaste tout sur son passage ou un rollercoaster qui aplatit la moindre parcelle de bitume : le dernier film de Damien Chazelle, et la hype qui l’entoure, sont connus de tous. Et la rafle des prix qui arrivent va dans ce sens-là. Whiplash a laissé ...

Comment pouvais-je me douter que le slogan « Plus de passion, plus d’émotions » de mon interminable attente allait esquisser mon jugement quant à l’inévitable fascination prédestinée à ce rêve de cinéphile ? Car ce film, je l’ai rêvé. Oui, chaque pas, chaque couleur, ...

Tout spectateur connait cet instant rare ou, au terme d’une séquence, sa mâchoire s’affaisse légèrement pour exhaler un « whaou » discret que ses voisins pourront entendre ; ébloui, emporté, cloué au siège, il n’a que le temps de reprendre son souffle avant que ...