MINARI

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Pour son quatrième long métrage, le cinéaste américano-coréen Lee Isaac Chung s’est inspiré de sa propre expérience pour raconter l’histoire d’une famille qui s’installe dans l’Arkansas avec l’intention de cultiver la terre, comme une variation contemporaine sur le thème du rêve américain  raconté sous un angle inédit. 

Le film décrit les difficultés qui attendent la famille, à commencer par les aléas de l’agriculture, la moindre pénurie d’eau pouvant avoir des conséquences catastrophiques pour une année entière. Par ailleurs, le père doit affronter le scepticisme de sa femme, frustrée d’avoir dû quitter la Californie. Sans oublier les problèmes de santé du fils cadet,  dont le film adopte le point de vue. 

Le titre fait référence à une plante cultivée par la grand-mère (formidablement incarnée par Youn Juh-yung), et qui joue un rôle important dans la résolution d’un problème affectant la famille. Le tout est raconté d’une façon sensible, allusive et subtile, qui a valu au film le Grand Prix du Jury et le Prix du Public à Sundance en 2020.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver THE MOSQUITO COAST (Même situation où un père embarque sa famille entière dans sa tentative de démarrer une nouvelle vie.) ou encore LA NUÉE (Une mère de famille s'obstine malgré les réticences de sa famille à développer un élevage de sauterelles à la campagne.).

Le scénariste et réalisateur Lee Isaac Chung  raconte qu’avant d’entreprendre MINARI, il était sur le point d’abandonner le cinéma pour subvenir aux besoins de sa famille en devenant enseignant à plein temps. Mais avant de sauter le pas, il s’est accordé l’écriture d’un dernier scénario au cours des quelques mois précédant son embauche. Alors qu’il cherchait l’inspiration, il a découvert la romancière Willa Cather, réputée pour sa description de la vie dans les Grandes Plaines à l’Est des Montagnes Rocheuses, et il est tombé amoureux du roman Mon Antonia. Willa Cather avait débuté en imitant les écrivains qui traitaient de la vie urbaine, pensant que son expérience rurale ne susciterait aucun intérêt. Jusqu’à ce que, insatisfaite, elle se mette à écrire sur sa propre expérience, ce qui lui a valu de connaître le succès. 

Elle a déclaré que la vie avait commencé pour elle « lorsqu’elle avait cessé d’admirer et commencé à se souvenir ». Chung a médité ces paroles en se demandant si elles n’étaient pas un message pour l’inciter lui-même à écouter sa propre voix.  A titre d’exercice, il s’est astreint à écrire ses mémoires d’enfance. Il a mis sur papier l’arrivée de sa famille dans une caravane garée dans une prairie, et le choc de sa mère réalisant que ce serait leur nouvelle maison. Il s’est rappelé l’odeur de la terre fraîchement labourée et la satisfaction de son père à la vue de sa couleur. Il s’est souvenu de la rivière où il jetait des cailloux tandis que sa grand-mère plantait une sorte de salade qui poussait sans effort. 

A chaque souvenir, il voyait sa vie sous un regard neuf, comme si les nuages avaient bougé au-dessus d’une plaine qu’il avait vue tous les jours.  Arrivé à 80 souvenirs, il les a assemblés au fil d’un arc narratif incluant les thèmes de la famille, de l’échec et de la renaissance. C’est ainsi que MINARI est né. Lee Isaac Chung a été nommé à l’oscar du meilleur réalisateur, la même année que Chloé Zhao pour NOMADLAND. Steven Yeun, qui joue le père de famille, avait précédemment été remarqué pour son rôle de playboy sophistiqué dans BURNING de Lee Chang Dong. Il a également reçu une nomination à l'Oscar pour son rôle dans MINARI.

Des récits sur le rêve américain, beaucoup de films nous les ont narrés sous différentes formes, des premiers colons dans les films d’époque, à la ruée vers l’or avec les westerns jusqu’à l’immigration économique connue aujourd’hui. Et c’est sur ce dernier ...

Mon avis--- Très joli film dramatique, d'une famille d'immigrés du bout du monde en Arkansas, pour recommencer une nouvelle vie au pays où tout est espéré, mais où rien ne se gagne jamais sans rien faire. Avec une histoire remplie de beaux sentiments, même face à l'adversité. ...

Il y a de quoi craindre le pire à la vue de cette affiche baveuse et de l'étiquetage Sundance, où le film a tout raflé l'an passé, si bien mis en évidence. Mais, ragaillardi par mes dernières excursions dans ce que l'on nous présente comme la crème actuelle du cinéma ...