VARIETY en VOD
- De
- 1985
- 100 mn



New York, 1983. Christine cherche désespérément du travail et finit par se faire engager comme ouvreuse dans un cinéma porno de Times Square. Elle devient peu à peu obsédée par les sons et les images des films qui l’entourent. Puis, fascinée par un des spectateurs, un homme d’affaires du nom de Louie, Christine commence à le suivre...
- Drame
- Etats-Unis | Allemagne
- Tous publics
- VO - HD
PARCE QUE
Il y a des films superbes à côté desquels on passe quand on manque de contexte. Variety est de ces films-là. Voici ce qu’il est bon de savoir en amont. D’abord que c’est le plus connu des rares longs-métrages de Bette Gordon, cinéaste américaine passée par l’expérimental, très tôt éveillée aux questions féministes. Il retourne les codes du film noir des années 50 (celui de Samuel Fuller dans Le Port de la drogue, notamment) : cette fois, c’est la femme qui file l’homme à travers le New York interlope et souvent masculin (cinémas et magasins porno ; arrière-boutiques mafieuses…) des années 80 en proie à la crise économique.
Ce dont on va être témoin, c’est d’un lent glissement de l’héroïne vers le désir, passant de devant à dedans un cinéma porno pour lequel elle travaille comme ouvreuse, marchant sur le fil qui sépare la fascination de l’abandon de soi. Du jamais-vu à l’époque pour un personnage féminin. Mais l’audace se normalise lorsque l’on éclaire les artisans et artisanes de ce film coscénarisé par Kathy Acker, militante féministe et écrivaine punk ; éclairé par Tom DiCillo, le chef opérateur des premiers Jarmusch ; mis en musique par le saxophoniste John Lurie, cofondateur des Lounge Lizards ; ou comptant la participation à l’écran de la photographe Nan Goldin, elle aussi grande figure d’une jeunesse désenchantée : vous avez-là de listé le New York arty et underground des années 80, celui de la « no wave ».
Ce dont on va être témoin, c’est d’un lent glissement de l’héroïne vers le désir, passant de devant à dedans un cinéma porno pour lequel elle travaille comme ouvreuse, marchant sur le fil qui sépare la fascination de l’abandon de soi. Du jamais-vu à l’époque pour un personnage féminin. Mais l’audace se normalise lorsque l’on éclaire les artisans et artisanes de ce film coscénarisé par Kathy Acker, militante féministe et écrivaine punk ; éclairé par Tom DiCillo, le chef opérateur des premiers Jarmusch ; mis en musique par le saxophoniste John Lurie, cofondateur des Lounge Lizards ; ou comptant la participation à l’écran de la photographe Nan Goldin, elle aussi grande figure d’une jeunesse désenchantée : vous avez-là de listé le New York arty et underground des années 80, celui de la « no wave ».
En fin de compte, l’intrigue n’est peut-être qu’un prétexte au plaisir de filmer ce monde sous-terrain vu à travers des yeux féminins, et la filature une excuse pour ouvrir des portes qu’elle ne saura refermer, dans lesquelles le spectateur aura tout le loisir de s’engouffrer, ou pas.