MES CHERS AMIS

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Bien que signé Mario Monicelli, Mes chers amis était un projet développé par et pour Pietro Germi, mais il est mort avant de pouvoir le concrétiser. En le réalisant, Mario Monicelli ne rendait pas seulement hommage à un maître du cinéma italien, il célébrait aussi une amitié de longue date, puisqu’ils se sont connus au début des années 50, et n’ont jamais cessé de s’entraider depuis.

Le film raconte l’amitié de quatre quinquagénaires, un journaliste, un aristocrate ruiné, un patron de café, et un architecte, qui compensent l’ennui de leur existence en faisant les quatre cent coups. Une de leurs farces se termine à l’hôpital, où ils font connaissance avec un chirurgien qui devient le cinquième larron, et contribue à des blagues de plus en plus sophistiquées.

Au fil de leurs escapades, ils révèlent une intimité mélancolique et désabusée, mais elle est indissociable de la joyeuse énergie qu’ils dépensent pour l’exorciser. Ils sont interprétés par la crème des comédiens italiens de l’époque, dont Ugo Tognazzi et Adolfo Celli, sans oublier Philippe Noiret, qui travaillait souvent de l’autre côté des Alpes.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver NOUS NOUS SOMMES TANT AIMÉS (Un des archétypes de la comédie italienne des années 70, qui réunit trois amis et compare leurs parcours respectifs.) ou encore LA GRANDE BOUFFE (Une version extrême et pessimiste de la comédie italienne poussée au bout de sa logique.).

L’amitié de Mario Monicelli et de Pietro Germi remonte au début des années 50, alors que le néoréalisme dominait encore le cinéma italien. Germi connaissait alors un certain succès non seulement en tant qu’acteur, mais aussi comme réalisateur de mélodrames sociaux qu’il prenait très à cœur. Mais à la fin des années 50, sa réputation de cinéaste engagé commençait à le freiner alors que le public était surtout demandeur de légèreté. Monicelli était alors en pleine ascension, ayant pris au bon moment le train de la nouvelle comédie italienne, et il était sur le point de triompher avec Le pigeon ou La grande guerre à l’aube des années 60.

Cette nouvelle vague comique se caractérisait par une grande liberté, ainsi qu’un humour sarcastique et cruel. Il était porté par des réalisateurs comme Monicelli ou Dino Risi, mais aussi par une nouvelle génération de comédiens exceptionnels comme Marcello Mastroianni, Vittorio Gassman ou Alberto Sordi. C’est à ce moment que Monicelli aide Pietro Germi à gérer la transition vers la comédie. Avec succès, puisque Divorce à l’italienne marquera pour le cinéaste un nouveau départ et une série de réussites, toujours marquées par des sujets de société mais traitées avec un esprit caustique. 

Au début des années 70, Pietro Germi tenait un sujet en or avec Mes chers amis, mais affaibli par la maladie, il en a confié la réalisation à Mario Monicelli, avant de mourir en 1974. Le résultat peut se voir comme un hommage de Monicelli à son ami. Il apporte son savoir-faire à une forme de narration en apparence dispersée et statique, mais qui finit par révéler sa cohérence à la fin. Le générique indique un film de Pietro Germi, réalisé par Mario Monicelli. L’un des plus gros succès du cinéma italien à sa sortie, Mes chers amis a généré pas moins de deux suites, la première étant réalisée en 1985 par Mario Monicelli. Dans la version italienne, Philippe Noiret est doublé par Renzo Montagnani, qui reprendra le rôle de Guido Necchi dans les deux suites.

Ha, voilà un film de potes. Je ne m'y attendais pas. Je savais juste qu'il y avait Noiret dedans. Noiret, je l'aime depuis tout petit. Je sais pas pourquoi. Parce que je n'avais vu qu'un ou deux films avec lui. Mais cet acteur m'a toujours marqué. J'avais envie qu'il soit mon ...

nov 2011: Mon premier de la série de films que je vais aller voir au 33e Cinémed. Cette année est consacrée entre autres à Pietro Germi. Quelle bonne idée! D'autant que le cinéaste n'a pas la place qui lui est due. Un peu trop méconnus, ses films en dvd français sont ...

Les années 70 ont vu les derniers triomphes de la "comédie à l'italienne", jamais meilleure que lorsque la loufoquerie, la pantalonnade même se fige au mieux en un sourire désabusé, au pire en un rictus mortel. Comme Dino Risi ou Ettore Scola, Mario Monicelli nous fait rire ...