LE PEUPLE MIGRATEUR

en VOD

Jacques Perrin, producteur fou de nature, avait déjà rendu possible le projet fou de Microcosmos en 1996 puis produit Le peuple de l’herbe en 2001. Le voilà qui parcourait le monde, cette fois en tant que producteur et réalisateur, pour suivre le vol d'une trentaine d'espèces d'oiseaux migrateurs : grues, oies, cygnes, cigognes, canards, pélicans, condors...

Dans ce documentaire animalier d’envergure dont le tournage dura plus de trois ans, car Jacques Perrin a su être patient pour capter la beauté, on est d’emblée fasciné par ces volatiles majestueux ou insolites. Pour les filmer en plein vol, Galatée, sa maison de production, a carrément fait breveter cinq machines volantes et filmantes et a utilisé tous les aéronefs susceptibles d’avancer au rythme des oiseaux (parapentes, ULMS, ballons, hélicos) pour infiltrer la caméra au cœur même de leurs vols.

Pour le film, il a fait appel à de nombreux scientifiques spécialisés dans le comportement de telle ou telle espèce et a appliqué la méthode scientifique élaborée par Konrad Lorenz, précurseur de l’éthologie, pour approcher les oiseaux, les apprivoiser, et les suivre, avant de les confier à des ornithologues pour leur retour à la nature. C’est simple : on ne regarde pas passer les cigognes, on migre littéralement avec elles au dessus de tous les continents, des plus hauts plateaux, des forêts, des glaciers, des villes et des océans. Le rêve d’Icare !

Le réalisateur a lui-même pris la place du chef opérateur à bord d’un des petits ULM qu’il avait fait construire, dans un demi-siège, à l'avant de l'appareil, au milieu des nuages, avec cinquante volatiles autour de lui. Rarement a-t-on vu invitation au voyage plus folle et plus libre. Mais l’on rit aussi devant ces grues qui font les malines, très pimbêches, sur un lac gelé du Japon, et finissent par glisser. Prêt à décoller grâce à cette saga ailé ? 

Jacques Perrin est un enfant de la balle. Son père était régisseur à la Comédie-Française, sa mère, comédienne, lui donna le goût des textes. Grâce au parrain de sa sœur, qui était une « star » de la Comédie Française, il monte sur scène à 14 ans puis entre au Conservatoire très jeune, avec une dispense.

Alors qu’il a déjà du succès sur scène, et a tourné quelques films en France, le réalisateur italien Valerio Zurlini l’invite à faire des essais à Rome, puis l’engage, en 1961, pour La Fille à la valise (1961). Du coup, il tourne pendant dix ans dans des films italiens. Sa beauté de jeune premier est telle que Jacques Demy le rappelle en 1967 pour Les Demoiselles de Rochefort. Jacques Perrin est surpris : il ne connaît pas les cinéastes de la Nouvelle Vague, même si Jacques Demy est un peu à part, et il lui précise d’emblée qu’il ne sait ni chanter ni danser. Demy ne voit pas le problème mais, en revanche, le trouve trop brun. Comme les coiffeurs du film sont occupés, le comédien se rend dans un petit salon sur la place principale de Rochefort où on lui plonge littéralement la tête dans une bassine d'eau oxygénée. Il trouve le résultat -un blanc jaune- épouvantable mais le cinéaste, lui, trouve cela formidable !

En 1970, Demy en fait aussi le prince de Peau d’âne. En 1965, l’acteur a également découvert un cinéma nettement plus viril en tournant La 317 ème section de Pierre Schoendoerffer. Un tournage qui lui donne la conviction qu’il faut savoir aller au bout des projets : c’est ainsi qu’en 1969 il décide, intrépide, de produire Z de Costa-Gavras. Il n’a même pas trente ans ! Le film restera un exemple de grand cinéma engagé. Dans ses productions notables, suivront, entre autres, La Victoire en chantant, de Jean-Jacques Annaud en 1976 ou, bien sûr, Les Choristes, de Christophe Barratier en 2004. Deux films qui prouvent l’éclectisme de cet homme qui a toujours continué à faire l’acteur entre autres pour Schoendoerffer dans Le Crabe tambour en 1976 ou L’Honneur d’un capitaine en 1982, ou face à Alain Delon dans Parole de Flic de José Pinheiro ! Enfin, passionné de nature, assoiffé de connaissances, il devient, petit à petit, l’homme des plus beaux documentaires animaliers, à chaque fois des projets fous et de longue haleine : Microcosmos, Le Peuple migrateur, puis Océans, le film en langue française le plus vu à l'étranger en 2010 avec sept millions de spectateurs dans le monde sans compter la France. Jacques Perrin, l’homme de toutes les casquettes et de tous les défis : le cinéma est vraiment dans sa nature…

En 2001, Le Peuple Migrateur est le premier long-métrage déployant une logistique massive pour suivre de près un vol d'oiseaux. Le tournage dure trois ans et nécessite des innovations techniques (avec cinq appareils brevetés à la clé). Le film est centré sur la migrations ...

Amateurs d'action, d'effets spéciaux, passez votre chemin. Ici, on nous emmène à tire-d'ailes, sur un tapis magique, pour un voyage initiatique et envoûtant. Ne recherchez pas le spectaculaire au sens de la mise en scène, laissez vous tenter par une migration, dans le sillon ...

Après les primates du Peuple Singe et les myriades d'insectes de Microcosmos, le peuple de l'herbe, Jacques Perrin nous entraîne dans le sillage des oiseaux migrateurs. Tourné dans tous les recoins de la planète, Le peuple migrateur sera sans conteste l'un des événements ...