THE WOLF HOUR

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New York, 1977, en plein été caniculaire. June Leigh, romancière renommée, vit recluse depuis des années dans Big Apple. Constamment angoissée suite à un trauma passé, elle ne quitte jamais son appartement du Bronx. Ne franchissant jamais la porte, elle garde néanmoins un minimum de contact avec une ancienne amie, un flic, un escort-boy et un jeune livreur qui lui amène régulièrement de quoi se nourrir. Quotidiennement harcelée par une mystérieuse personne qui sonne dans son appartement , June vit sans cesse sous tension. Jusqu'au jour ou une panne générale d'électricité accentue son désarroi. 

Projeté au festival de Deauville en 2019 et resté inédit en salles, The Wolf Hour est un huis clos stressant qui repose principalement sur l'interprétation paranoïaque de Naomi Watts, excellente dans la peau de cette romancière refusant les interactions sociales et qui va tenter de trouver l'inspiration pour un nouveau livre en puisant dans ses terreurs d'agoraphobe. 

Un huis clos d'autant plus moite et oppressant qu'il se déroule durant l'été caniculaire de 1977 ou errait dans les rues de New York le fameux “Fils de Sam” célèbre tueur en série américain, responsable d'au moins six meurtres et qui serait (peut être?) la personne qui harcèle jour et nuit Naomi Watts par sonnerie interposée.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver SEULE DANS LA NUIT (Signé Terence Young (réalisateur du premier James Bond), un huis clos infernal entre une aveugle et un psychopathe. Soit un beau face-à-face tendu entre Audrey Hepburn et Alan Arkin.) ou encore LES DERNIERS JOURS (Les Espagnols frères Pastor réalisent ce thriller d'anticipation agoraphobique très tendu ou un groupe personnes sont condamnés à rester cloîtrées suite à une pandémie mondiale.).

Derrière la caméra de The Wolf Hour, un certain Alistair Banks Griffin qui signe là son deuxième long métrage. Huit ans auparavant, en 2010, Alistair Banks Griffin avait été révélé avec Two Gates of Sleep sur le parcours de deux frangins transportant le cercueil de leur mère à travers la campagne pour aller l'enterrer près d'une rivière, honorant ainsi sa dernière volonté. Un road movie méditatif et poétique, hautement défendu par la critique et dont le ton et l'ambiance vont à l'encontre du climat étouffant The Wolf Hour. 

Le tueur en série prénommé Le fils de Sam dont il est fait fait allusion dans The Wolf Hour, s'appelle en réalité David Berkowitz. Quand il a été arrêté par la police en aout 1977, il a prétendu qu'il était sous l'influence du labrador noir de son voisin qui, soi disant possédé par Satan, lui aurait ordonné d'accomplir ses méfaits meurtriers. Condamné à 365 années de prison, il purge toujours sa peine dans la prison d'Attica. Le fils de Sam a inspiré entre autres Spike Lee qui lui consacré un film en 1999 (Summer of Sam) ainsi que David Fincher qui a tourné un épisode autour de sa personne dans sa série Mindhunter. 

Parmi les nombreux films de huis clos se déroulant dans un appartement ou une maison, citons (au hasard car la liste est longue!) Funny Games de l'Autrichien Michael Haneke où deux jeunes hommes agressent une famille dans leur résidence luxueuse (et dont il tournera un remake américain avec Noami Watts) ; Le repas des fauves de Christian-Jaque ou sept personnes sont obligés de rester cloîtrées dans un appartement suite à un couvre-feu sous l'occupation allemande ; Huit femmes de François Ozon dont l'une est responsable du meurtre du propriétaire de la maison où elles vivent ; ou encore Qui a peur de Virginia Wolf ? de Mike Nichols sur la confrontation entre quatre murs du couple (sur l'écran comme dans la vie) Richard Burton/Elizabeth Taylor.

Nouveau film de Alistair Banks Griffin, réalisateur de Two gates of sleep. Un thriller parfaitement mis en scène et maitrisé pour une Naomi Watts formidable. Une fin sans surprise mais un huis clos claustro, moite et stressant qui tient en haleine. Une belle surprise. ...