UN HIVER À NEW YORK

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Lone Scherfig aime les personnage d’Un hiver à New York et cela se sent ! La réalisatrice fait partager les épreuves d’une mère de famille qui fuit un mari violent avec ses deux enfants. Seule, désargentée, elle ne peut compter que sur la gentillesse des étrangers comme le souligne le titre original du film The Kindness of Strangers. Ce titre américain fait référence à une réplique de Blanche Dubois, héroïne d’Un Tramway nommé désir de Tennessee Williams. 

La cinéaste danoise Lone Scherfig a été une adepte du Dogme95, un mouvement cinématographique lancé en 1995 par Lars von Trier et Thomas Vinterberg visant à revenir à une sobriété formelle totale ans la mise en scène. Elle a signé Italian for Beginners ( 2000) en suivant ce précepte plutôt austère. Elle l’a abandonné ensuite pour mettre en scène Une éducation (2009) puis Un jour (2011), The Riot Club (2014) et Une belle rencontre (2016). Elle a réalisé Un hiver à New York en 2018. 

Lorne Scherfig s’est inspirée de l’Amérique de Donald Trump pour élaborer ses personnages. Selon elle, la situation politique dramatique du pays a encouragé les Américains à manifester plus d’empathie envers leurs concitoyens. Elle souhaitait montrer les New Yorkais sous un jour positif et se démarquer de l’image violente qu’on associe souvent à la Grosse Pomme. Un hiver à New York a été présenté au Festival de Berlin où la réalisatrice avait remporté le Lion d’argent pour Italian For Beginners en 2001.

 
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Un hiver à New York réunit des interprètes d’horizons différents. Zoé Kazan est la petite fille d’Elia Kazan, réalisateur notamment d’Un tramway nommé désir. Avant Un hiver à New York, on a pu la voir dans Elle s’appelle Ruby de Jonathan Dayton et Valérie Farris et La Ballade de Buster Cruggs des frères Coen. Andrea Riseborough a été récemment remarquée dans Possessor de Brandon Cronenberg  mais on l’a aussi vue dans Oblivion de Joseph Kosinski et Birdman d’Alejandro González Iñárritu. 

Elle donne ici la réplique à Tahar Rahim révélé par Jacques Audiard dans Un prophète (2009) puis cité à l’Oscar pour Désigné coupable (2021) de Kevin MacDonald. Caleb Lancry Jones et Bill Nighy sont également au générique. Le premier a été récompensé à Cannes en 2021 pour sa performance dans Nitram de Justin Kurzel. Le second est réputé pour avoir joué Davy Jones dans la saga Pirates des Caraïbes, être apparu en rocker sur le retour dans Love Actually de Richard Curtis et sous la direction de Lone Scherfig dans Their Finest (2016). 

Lone Scherfig a signé le scénario d’Un hiver à New York. Bien que le film comporte de nombreux personnages, elle ne s’est pas sentie contrainte de minuter le temps de présence de chaque interprète. Comme elle n’est pas Américaine et que l’anglais n’est pas sa langue maternelle, elle leur faisait confiance pour adapter les dialogues afin de les rendre plus naturels. Le fait qu’elle a signé le scénario seule lui a donné une plus grande liberté pour accepter les modifications que proposaient les comédiens sans avoir à prendre en compte qui que ce soit d’autre. Au départ, Lone Scherfig avait écrit des histoires  plus sombres mais elle n’a pas tardé à changer son fusil d’épaule parce qu’elle tenait à ce que le film se termine bien et apporte un sentiment positif aux spectateurs. Son but était de montrer que la solidarité peut aider les gens à se tirer des situations les plus dramatiques. 

Elle a choisi de  situer l’action de son film  à New York plutôt que dans une ville européenne parce qu’il lui semblait que la Grosse Pomme constituait un meilleur décor. Le luxe et la misère s’y côtoient intimement. Il suffit parfois de tourner le coin d’une rue pour passer d’un quartier chic à des immeubles délabrés.  Elle souhaitait jouer sur ces contrastes ce qui l’a pas empêchée de tourner une grande partie du film à Toronto, au Canada, et à Copenhague, dans son Danemark natal pour des raisons de coproduction.

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