QUELQU'UN DERRIÈRE LA PORTE

en VOD

Rien de tel qu’un personnage d’amnésique pour corser un récit et y introduire une part de mystère. L’amnésique c’est toujours une bombe à retardement. Qui est-il réellement ? Que sait-il exactement ? A-t-il vraiment perdu la mémoire ? Toute la mémoire ? Quand lui reviendra-t-elle ? etc.

Le réalisateur Nicolas Gessner a bien mesuré tout ce potentiel. Sa Blonde de Pékin, tourné en 1967 avec Mireille Darc et Françoise Brion, mettait déjà en scène une amnésique. Dans Quelqu’un derrière la porte, un thriller sorti en 1971, c’est Charles Bronson qui est retrouvé sur une plage, sans souvenir et sans même savoir quel est son nom.

Anthony Perkins, dix ans après avoir créé le personnage de Norman Bates dans Psychose d’Hitchcock, interprète ici un neurochirurgien qui élabore un plan machiavélique dont l’inconnu sans identité doit faire les frais. Il va le pousser à tuer sa femme adultère et son amant en lui faisant croire que c’est sa propre épouse et que c’était son projet. L’occasion pour Perkins de composer un antihéros, manipulateur à souhait, dans une histoire où on ne demande pas à Bronson de jouer seulement avec ses poings.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver MEMENTO (Un suspense autour d'un meurtre et d'un amnésique) ou encore LA CITÉ DE LA VIOLENCE (Un thriller des années 1970 également interprété par Charles Bronson et Jill Ireland).

Quelqu’un derrière la porte est d’abord un roman de Jacques Robert publié en 1967 et qui se situe à Dieppe. Ce huis clos à suspense a également donné lieu à une adaptation théâtrale diffusée en 1975 sur le petit écran dans la collection «  Au Théâtre ce soir ». Si deux des têtes affiches du film de Nicolas Gessner sont des acteurs américains, Quelqu’un derrière la porte est en fait une production franco-italienne, tournée entre la France et l’Angleterre. Gessner, réalisateur suisse qui s’était fait connaître avec Un milliard dans un billard interprété par Claude Rich et Jean Seberg, a dirigé le film en anglais et il a dû faire preuve de patience et de diplomatie car Bronson n’était pas toujours facile sur le plateau…

A la différence d’Anthony Perkins, qui a d’abord connu le succès aux Etats-Unis avant de venir tourner en Europe, notamment sous la direction de Claude Chabrol, la carrière de Charles Bronson a vraiment décollé dans les studios français et ceux de Cinecittà. Très apprécié des Italiens, qui le surnommaient « il brutto » (l’affreux) pour ses rôles de dur à cuire et de bagarreur, il joue dans Il était une fois dans l’ouest tandis qu’en France il partage l’affiche avec Alain Delon dans Adieu l’ami et avec Marlène Jobert dans Le Passager de la pluie. Il faudra attendre 1974 et Un justicier dans la ville pour que Bronson devienne une véritable star dans son pays, alors que ses premiers films remontaient au début des années cinquante.

Comme souvent à partir de 1968, année de leur mariage, Charles Bronson et Jill Ireland sont réunis à l’écran. La comédienne d’origine britannique était régulièrement imposée par Bronson aux producteurs. L’acteur a expliqué par ailleurs que son épouse lui avait apporté des conseils précieux en l’aidant à choisir ses propres rôles. Jill Ireland, quant à elle, lorsqu’on lui demandait pourquoi avoir tourné une bonne quinzaine de films avec son mari répondait : « Parce qu’aucune actrice n’aurait supporté ça ! ».

Un thriller à la mise en scène sans réel éclat mais un film néanmoins efficace ; ce thriller psychologique réussir à maintenir notre curiosité jusqu'au bout et le duo Perkins/Bronson fonctionne à merveille. Encore une fois Perkins joue le rôle d'un manipulateur intriguant. ...

Quelqu'un derrière la porte est un thriller psychologique basé sur une machination diabolique. Le film tient surtout sur la confrontation de deux acteurs complètement opposés, Anthony Perkins formé au théâtre, et Charles Bronson en général monolithique et taiseux, dirigé ...