DE LA PART DES COPAINS (VERSION RESTAURÉE)

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Le titre anglais de ce polar de série B sortie en 1970 est Cold Heat : Sueur froide. Il souligne la tension qui règne dans le récit dès les premières séquences. Le titre original français - puisque malgré son casting international il s'agit bien d’une production majoritairement française - exprime une dimension ironique ; car les “copains” en question n’en sont pas vraiment pour Joe Martin le personnage principal du film, interprété par Charles Bronson.  

Plus précisément, il ne le sont plus, depuis que des années plus tôt il s’était désolidarisé d’eux après un meurtre qui les avait tous envoyé tous en prison. Considéré comme un traître, ils sont revenus pour se venger et menacer son nouvel équilibre trouvé entre sa femme (Liv Ullmann) et leur fille. Sous une fausse identité, Joe loue des bateaux de pêche pour des touristes fortunés de la Côte d’Azur. La détermination qu’il va mettre à se défendre va faire regretter aux “copains” de s’être rappelés à son bon souvenir.  

Produit par Robert Dorfmann (Le Corniaud, La Grande Vadrouille) De la part des copains réunit un casting étonnant, entre le prestigieux Jean Topart (ancien du TNP), James Mason (le plus britannique des anciens grands talents hollywoodiens), Liv Ullmann (égérie bergmanienne) et enfin Jill Ireland, Madame Bronson à la ville, que son mari impose dans ses films chaque fois qu’il le peut. Cocktail de suspense et d’action, il permet à son réalisateur Terence Young de capitaliser sans effort sur sa capacité à mettre en scène des films de pur divertissement pour le grand public. Et après trois James Bond, dont Opération Tonnerre, il n’a plus rien à prouver en la matière.    

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LE PASSAGER DE LA PLUIE (Un des films qui ont su tirer au mieux parti du jeux monolithique de Charles Bronson.) ou encore NE NOUS FÂCHONS PAS (Même époque, même truands, même dette d'honneur, mais en mode comédie !).

Le film que vous venez de voir est adapté d’un roman de l’Américain Richard Matheson (1926-2013) dont l'œuvre a souvent été portée à l’écran. C’est cependant dans les registres du fantastique et de la science-fiction que Matheson a signé ses plus grands succès (Je suis une légende, L’homme qui rétrécit, La maison des damnés). Dans la catégorie polar, quatre ans après De la part des copains il voyait Georges Lautner adapter Les Seins de glace. 

Avec 1,5 millions de spectateurs, le film confirmait Bronson dans son statut de nouvelle tête d’affiche du cinéma européen. Frustré par Hollywood qui ne lui avait offert que des rôles subalternes bien que ce fut dans de grosses productions (Les sept mercenaires, La grande évasion, Les douze salopards) c’est en France (Adieu l’ami, au côté d’Alain Delon) et en Italie (Il était une fois dans l’Ouest) qu’il a commencé à devenir cette figure patibulaire et boddybuildée  qui plaît au public et triomphera bientôt dans Le passager de la pluie de René Clément. Sous la direction de Terence Young il tournera deux autres succès commerciaux : Soleil Rouge et Cosa Nostra. 

Il serait injuste de passer sous silence la présence dans le film de Michel Constantin au motif  que le héros lui règle très rapidement son compte. Notons que c’est le bruit sec que fait sa nuque en se brisant sous les doigts de Bronson qui valut au film une interdiction aux moins de 18 ans en Grande-Bretagne ! Constantin s’était forgé un statut de comparse auprès des stars de l’époque (Lino Ventura, Jean-Paul Belmondo) et aurait bientôt droit de jouer les premiers rôles chez Georges Lautner dans Il était une fois un flic puis dans La Valise. Il retrouverait Bronson, devenu son ami, dans La cité de La violence. 

Terence Young est un bon artisan du cinéma anglais, surtout connu pour avoir réalisé trois des quatre premiers James Bond avec Sean Connery, James Bond 007 contre Dr No, Bons Baisers de Russie et Opération Tonnerre, parmi les meilleurs de la série. Le film est une adaptation ...

De la part des copains est typique des coproductions européennes qui étaient légion dans les années 1960-70. Jugez plutôt ; c'est un film franco-italien, tourné dans le Sud de la France, réalisé par un anglais, tiré d'un roman américain, avec des acteurs français, anglais, ...