LE PASSAGER DE LA PLUIE

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Une maison isolée en bord de mer. Une femme seule. Un inconnu qui l'agresse… De ce scénario en forme de fait divers René Clément vous propose dans quelques instant un formidable thriller. Son film parvient en effet à s'éloigner assez rapidement de la violence clinique subie par l'héroine de son film, pour aborder les thèmes moins évidents de la solitude, du mensonge et de la soumission.

Evidemment, si ce "Passager de la pluie" réussi à passer entre les gouttes du temps, (le film date de 1970), c'est aussi grâce au choix astucieux de ses comédiens. Vous y reconnaîtrez Marlène Jobert, Charles Bronson, Annie Cordy ou Jean Piat, assemblage hétéroclite mais parfait en fin de compte.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LA JEUNE FILLE ET LA MORT (Agression ou vengeance,une maison isolée offre un formidable décor pour le thriller : le huis clos renforce le sentiment d'oppression...) ou encore SOUVIENS-TOI L'ETE DERNIER... (Quelqu'un a été tué. Le ou les auteurs du meurtre gardent le silence, espérant que rien ne transparaîtra. Mais quelque part, quelqu'un sait...).

Je vous parlais juste avant le film du talent de Sébastien Japrisot à qui on doit "Le passager de la pluie". Si vous avez bien écouté la chanson du film, interprétée par Séverine sur une musique de Francis Lai, sachez que Japrisot en est également l'auteur…

Mais une bonne histoire n'est rien sans le talent d'un bon metteur en scène. Et en la matière, difficile de passer à côté de la renommée de René Clément. Si "Le passager de la pluie" est une des ses dernières réalisation, la liste de ses classiques pourrait bien donner le tournis à quelques apprentis réalisateurs ! Commençons par "La bataille du rail" en 1946 : coup d'essai et coup de maître au cinéma pour ce jeune homme ayant fait ses armes auprès de Jacques Tati et Jean Cocteau. Ce film-là, racontant la résistance des cheminots français face à l'occupant nazi, est un des événements de l'immédiat après conflit. Clément n'aura de cesse durant sa carrière de varier constamment de genre, sans jamais chercher à se répéter ou à profiter confortablement de ses acquis ou succès pour prospérer tranquillement. En 1949, son drame sentimental "Au-delà des grilles" lui vaut l'Oscar du meilleur film étranger, distinction prestigieuse qu'il décroche à nouveau trois ans plus tard avec "Jeux interdits". Un immense classique du cinéma populaire avec Brigitte Fossey, (alors toute jeune débutante), dans le rôle d'une enfant ayant perdu ses parents durant l'exode de 1940 et trouvant refuge chez les parents agriculteurs d'un petit garçon. La beauté simple du film et les accords de guitare de Narciso Yepes ont beaucoup fait pour sa légende…

Ce suspense psychologique semble un peu oublié de nos jours, c'est dommage car il a marqué à sa sortie et fut un gros succès, il y a donc plein de raisons de le redécouvrir. D'abord, c'est un des derniers bons films de René Clément, ensuite le scénario original ...

Un soir un inconnu agresse et viole Mélie (Marlène Jobert). Elle le tue et transporte son corps dans un break puis s'en débarrasse dans une crique. Mais le lendemain , un homme mystérieux nommé Harry Dobs (Charles Bronson) s'introduit lui aussi chez Mellie et semble tout savoir ...

Rapidement René Clément a su installer un climat intriguant ce qui fait de Le Passager de la pluie un film prenant dès le début, durant trois quart-d'heure c'est un bon thriller et le duo Jobert/Bronson fonctionne très bien ; on peut regretter que durant la seconde heure le ...