NAPOLI SPARA !

en VOD

Rien de tel qu’une bonne attaque de train pour rééquilibrer les finances. Mais quand il y a quelques innocents de trucidés le nouveau commissaire voit rouge.

Assaut sur la ville est le titre d’un film italien de mafieux de 1976 qui n’est jamais sorti en France. L’oeuvre est aussi connue sous son titre américain de Weapons of death et signé d’un mystérieux William Hawkins. L’art pour les italiens de se la jouer américaine pour une oeuvre spectaculaire dont le titre original est Napoli Spara ! qu’on traduira par « sauvez Naples! », avec pour réalisateur le dénommé Mario Caiano. 

Pour autant les têtes d’affiche sont américaines avec dans le rôle navré du flic Leonard Mann et, plus connu, dans celui du capo le grand Henry Silva qui, il faut le dire, a la gueule de l’emploi. Enfilez votre holster, ça va défourailler.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LUCKY LUCIANO DE FRANCESCO ROSI (1974) (Francesco Rosi cinéaste engagé contre les dévoiements du système politico-mafieux de son temps met en scène la vie du plus célèbre des gangsters américains lors de son exil sicilien.) ou encore MAIN BASSE SUR LA VILLE DE FRANCESCO ROSI (1963) (Naples est au coeur de ce film qui montre la corruption entre les élites, les entrepreneurs et le milieu. Rod Steiger y joue un entrepreneur prêt à tout pour construire ses immeubles en dépit de tout.).

L’acteur italo-américain quand Hollywood paraissait inaccessible avait quand même quelques débouchés possibles du côté de Cinecitta. Si l’on a vu des italiens porter des noms américains l’inverse n’en est pas moins vrai. C’est le cas de Leonardo Manzella, né dans l’Etat de New York, qui devint à l’écran Leonard Mann et fit quasiment l’intégrale de sa carrière en Italie, avant de renoncer à 40 ans passé et devenir travailleur social en Californie. Entretemps on l’aura vu dans près de 30 films de genre.

Henry Silva, lui est un petit gars de Brooklyn à moitié sicilien, qui fut prolétaire avant d’être recruté par l’Actor’studio. Il devint une des gueules d’Hollywood, une sale gueule de préférence. Ce qui l’amènera à une carrière italienne prolifique à partir des années 70. Au final on l’aura vu à la fois chez Sturges, Lattuada, et pour finir Jarmush et Wenders.

Quelques mots du réalisateur d’Assaut sur la ville, thriller de série B mais resté fameux pour ses cascades et sa violence. Mario Caiano? qui pouvait aussi signer Allan Grünewald, en hommage à Edgar Poe, était le fils d’un producteur de cinéma et il fit quelques études de philologie - ça ne s’invente pas - avant de devenir assistant réalisateur. Depuis Ulysse contre hercule en 1962, sa première réalisation, il a tourné une vingtaine de films de genre passant de Maciste à Hercule puis à Zorro et même à Eric le Viking. Il faut noter qu’il un des premiers auteurs de westerns spaghetti,  avec La Griffe du coyotte (1963) et que le aficionados le vénère pour Les Amants d’outre-tombe, une horreur gothique avec Barbara Steele (1965). Un tout petit maître, donc, comme on aime les débusquer.

Tourné quand le genre du polliziotesco était à l'agonie, on peut donc considérer cet opus comme le chant du cygne, le dernier baroud d'honneur de tout un pan de la série B italienne des années 70. Ce qui m'a délicieusement étonné et conquis, c'est le rythme du film. Du ...

Pas une seconde de superflu dans ce film d'action d'1h22. De tous les Poliziotteschi que j'ai pu voir, celui-ci pousse le désir d'émuler le "French Connection" de William Friedkin au maximum. "Napoli Spara!" est une suite ininterrompu de scènes d'action(braquages, courses-poursuites, ...