POUR LA PEAU D'UN FLIC

en VOD

Pendant que François Mitterrand est élu 21e président de la République française, Alain Delon réalise, de fin avril à fin juin 1981, son premier film : Pour la peau d’un flic. 25 ans après ses débuts, c’est, en effet, la première fois que le comédien se met en scène, lui-même, sur un scénario qu’il a écrit, lui-même, en compagnie de Christopher Frank, d’après un roman de Jean-Patrick Manchette. Scénariste, interprète, réalisateur, Delon est aussi, bien sûr, le producteur de ce film, sorti à Paris en septembre 1981 et dédié à Jean-Pierre Melville qui l’avait dirigé dans le Samouraï, le Cercle rouge et Un flic.

Pour l’accompagner dans ses premiers pas de cinéaste, la star fait appel à quelques comédiens qu’il connaît bien : Daniel Ceccaldi, vu dans Mort d’un pourri de Georges Lautner ; Jean-Pierre Darras, vu dans 3 hommes à abattre de Jacques Deray, ainsi que Pascale Roberts et Michel Auclair vus, l’une et l’autre, dans Mort d’un pourri et 3 hommes à abattre. 

Il choisit, également, parmi une vingtaine de jeunes postulantes, une (presque) débutante de 21 ans, Anne Parillaud, remarquée, deux ans plus tôt, grâce à l’Hôtel de la plage de Michel Lang. Dans le magazine Playboy d’octobre 1981, Delon expliquait : « Je l’ai choisie parce qu’elle vibre, parce qu’elle vit, parce qu’elle est. » Elle vibra si bien que, deux ans plus tard, elle se retrouvera dans le Battant, la seconde réalisation d’Alain Delon.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver VIVEMENT DIMANCHE ! (1983) (Il n’est pas détective (il est agent immobilier) mais, c’est aussi avec sa fidèle secrétaire que Jean-Louis Trintignant, accusé à tort, mène l’enquête.) ou encore CALLAGHAN REMET ÇA (1961) (Le détective Slim Callaghan ne saurait mener une enquête sans l’efficace participation de sa charmante secrétaire, qui ne le laisse pas indifférent.).

Intitulée Bensonhurst Blues – du nom de l’un des quartiers de Brooklyn –, la chanson qui accompagne les aventures du détective Choucas et de sa belle et cinéphile secrétaire fit beaucoup pour la notoriété du film. Et pourtant, elle avait été écrite au début des années 1970 et créée, aux Etats-Unis, dans l’indifférence générale. Il fallut attendre la reprise qu’en fit le chanteur et guitariste Oscar Benton – qui venait d’abandonner le groupe qu’il avait fondé à la fin des années 1960 – pour que ce blues lancinant et mélancolique attire l’attention d’un cinéaste débutant, nommé Alain Delon ! On réentendra cette chanson dans un autre premier film, celui de Danièle Thompson, sorti 18 ans plus tard : la Bûche.

Pour la peau d’un flic est l’adaptation de Que d’os [(« d’os » : d, ’, o, s)], le septième roman de Jean-Patrick Manchette, auteur français né à Marseille en 1942, qui renouvela le roman policier, abandonnant l’habituelle imagerie des mauvais garçons de Pigalle ou d’ailleurs, des souteneurs et des femmes fatales, au profit d’une critique sévère et parfois violente de la société française des années 1970 - ça s’appelait le « néo-polar », il en était le chef de file. Mais, surtout passionné de cinéma, l’impatient jeune homme devint, à 24 ans, le scénariste de productions simili érotiques et tout à fait oubliées, style la Femme aux abois du regretté Max Pécas, tout en rédigeant plusieurs épisodes de la série télévisée et familiale des années 1960, les Globe-trotters, avec Edward Meeks et Yves Rénier, futur commissaire Moulin. Delon connaissait bien l’univers de Manchette puisqu’il venait de tourner dans 3 hommes à abattre et qu’il s’apprêtait à tourner dans le Choc, deux polars adaptés de deux autres de ses romans. Jean-Patrick Manchette est mort, prématurément, en juin 1995, il avait 53 ans.

Bien que la scène soit assez brève, vous avez peut-être reconnu, en plus de Brigitte Lahaie en très chaste infirmière, Mireille Darc qui traverse furtivement la rue, alors que Delon roule à toute vitesse en la traitant de « grande sauterelle ». En 2005, dans son livre de souvenirs, Tant que battra mon cœur, la comédienne écrira que c’est pendant le tournage de ce film qu’Alain Delon s’éloigna d’elle pour mieux se rapprocher de sa jeune interprète, Anne Parillaud. Dans ce chapitre, elle rapporte les aveux de son ex : « Ce fut un coup de foudre immédiat, brutal et violent. J’ai tenté de résister mais je n’ai pas pu. J’attendais que cela passe, mais cela ne passa pas. »

Pour La Peau D’Un Flic est un bon film. Alain Delon en flic macho et blagueur, seconds couteaux patibulaires et jolies filles. Une enquête tout en muscle et dérision, adaptée d'un polar de Jean-Patrick Manchette. L’acteur renonce à son personnage solitaire, monolithique ...

Alain Delon est partout en 1981 notamment avec cette superbe scène d’ouverture où il s'entraine au tir au ralenti. Acteur , Alain Delon est de quasi tous les plans , producteur, réalisateur. Pour parfaire l'image du héros intrépide qu'il aimait donner de lui-même, il ...

Voilà un excellent polar, avec un rythme soutenu, enlevé. On ne s'ennuie pas un instant. Certes le scénario est un peu alambiqué, voire difficile à comprendre ; il faut un peu de temps pour le digérer. Mais l'ensemble est excellent. Delon fait du Delon, c'est ...