MORT D'UN POURRI (VERSION RESTAURÉE)

en VOD

Tourné en 1977, Mort d’un pourri marque un tournant dans la carrière de Georges Lautner plutôt réputé pour des comédies policières comme Les Tontons flingueurs ou la série des Monocles avec Paul Meurisse. Lautner retrouve Alain Delon, son interprète des Seins de glace en 1974. Il le dirige de nouveau face à Mireille Darc, alors compagne du comédien à la ville. L’actrice a été la muse de fantaisies à succès dirigée par le par le cinéaste comme La grande sauterelle, Les Barbouzes, Ne nous fâchons pas ou Laisse aller, c’est une valse. Lautner s’est aussi entouré d’excellents seconds rôles. C’est Maurice Ronet, inoubliable acteur du Feu follet de Louis Malle qui campe l’ami de l’entrepreneur joué par Alain Delon.

Pour mettre l’accent sur leur camaraderie pendant la guerre d’Algérie, Lautner les montre sur des photos guerrières du tournage des Centurions de Mark Robson que les deux acteurs ont tourné ensemble en 1965. Klaus Kinski, qui avait été révélé par Werner Herzog dans Aguirre, la colère de Dieu et Andrzej Zulawski dans L’important, c’est d’aimer, joue un gangster aussi inquiétant que mielleux.  Le réalisateur a aussi confié le rôle muet du député assassiné à Charles Moulin qui fut le berger dans La femme du boulanger de Marcel Pagnol. Pour la musique du film, le réalisateur a fait appel à Philippe Sarde, avec lequel il avait entamé une collaboration sur La Valise, tourné en 1973.  Le compositeur a demandé au saxophoniste de jazz américain Stan Getz de jouer sur la bande-son du film.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver I... COMME ICARE D'HENRI VERNEUIL ou encore LE JUGE FAYARD DIT LE SHÉRIF D'YVES BOISSET .

Alain Delon et Michel Audiard ont été cités aux César en 1978 pour Mort d’un pourri. Le premier avait déjà reçu une citation en 1974 pour Monsieur Klein de Joseph Losey et a fini par obtenir la statuette en 1984 pour Notre histoire de Bertrand Blier. Audiard a reçu la récompense en 1982 pour Garde à vue écrit en collaboration avec Claude Miller et Jean Herman. C’est ce dernier, fidèle complice de Georges Lautner qui est l’instigateur du projet Mort d’un pourri. Il s’est inspiré d’un roman de Raf Vallet, journaliste qui signait ses articles sous son vrai nom : Jean Laborde. Ce chroniqueur judiciaire pour L’Aurore et France-Soir a pris un pseudonyme pour divers polars pour la Série Noire.

Cela ne l’a pas empêché de publier également des ouvrages sous sa véritable identité. Plusieurs de ses ouvrages ont été portés à l’écran entre 1962 et 1975 : Les bonnes causes de Christian-Jaque, Les Assassins de l’ordre de Marcel Carné et Adieu poulet de Pierre Granier-Deferre. Georges Lautner avait déjà adapté l’un des livres de l’auteur pour Le Pacha avec Jean Gabin. Le film fait référence aux scandales qui ont éclaboussé la Ve République. Le film fait régulièrement alllusion à l’affaire de Broglie. L’assassinat de ce politicien, tué en décembre 1976, impliqua de nombreux politiques, mais ne fut jamais élucidée. Après ce film, Georges Lautner a repris une fructueuse relation professionnelle avec Jean-Paul Belmondo qu’il a retrouvé pour Le Professionnel et Joyeuses Pâques. L'Inconnu dans la maison où Bébel reprenait un rôle créé par Raimu marque leur dernière collaboration en 1992 et la fin de la carrière cinématographique du réalisateur. Après quelques années riches en films, Alain Delon s’est progressivement désintéressé du cinéma.  Cruellement moqué par les Guignols de Canal +, il n’a pas hésité à jouer de son image de superstar narcissique dans Astérix aux jeux olympiques réalisé en 2008 par Thomas Langmann et Frédéric Forestier.