MESDAMES ET MESSIEURS BONSOIR en VOD
- Comédie
- Italie
- Tous publics
- VO - HD
PARCE QUE
Au milieu des années 70, l’Italie vit au cœur des « années de plomb », une période de convulsions politiques et sociales extrêmes. Il était normal que le cinéma reflète les préoccupations de l’époque, et il a peut-être trouvé son expression la plus efficace dans la comédie satirique. Le genre est un aboutissement logique de l’évolution du cinéma transalpin depuis la fin de la guerre, comme si l’espoir et la confiance générés par la reconstruction avaient progressivement laissé la place à un scepticisme désabusé face au spectacle lamentable d’une société rongée par la corruption et divisée par des forces extrêmes. L’époque a inspiré une pléiade de cinéastes, donnant lieu à un âge d’or de la comédie, souvent marquée par la satire sociale et politique.
La plupart de ces auteurs, comme les scénaristes Agenore Incrocci et Furio Scarpelli, ou les réalisateurs Luigi Comencini, Mario Monicelli et Ettore Scola, pour ne citer que les plus fameux, se sont réunis pour dresser un état des lieux de la société italienne, par le biais de la télévision. En effet, le fil rouge est assuré par un présentateur télé (Marcello Mastroianni) qui fait le lien entre chaque sketch, et révèle au passage les travers d’une organisation aussi biaisée et chaotique que la société qu’elle est sensée décrire.
Le film passe en revue les principaux piliers de la société italienne, l’état, la police, l’armée, la religion, la famille, et dénonce ouvertement la corruption généralisée, les préjugés archaïques, l’avidité des politiciens, le cynisme des capitalistes, sans oublier les ingérences étrangères, personnifiées par Vittorio Gassman en tueur de la CIA qui exécute un contrat en plein jour et en toute impunité. Le résultat, qui varie entre la farce grotesque et le drame social, suscite aussi bien le rire amer que la réflexion émue. Le comédien Ugo Tognazzi en donne un exemple dans deux sketches qui donnent la mesure de sa versatilité, l’un dans le rôle d’un militaire ridicule, l’autre dans celui d’un retraité irrésistiblement touchant dans ses efforts pour préserver une apparence de dignité.