LES MARIÉS DE L'AN II

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Ce western à la française sous la Révolution nécessite en effet des moyens très importants en particulier pour les scènes de bataille à la figuration nombreuse. Le tournage finira par avoir lieu principalement en Roumanie pour limiter les coûts, mais les prises de vues dans le pays alors dirigé par Ceaucescu seront aussi riches en péripéties que le  scénario. Rappeneau qui a prévu une mise en scène millimétrée, ne lâche rien, et au final  Les Mariés de l’an deux déroule une course-poursuite rythmée filmée avec élégance.

Jean-Paul Belmondo, dans une forme resplendissante, y court, nage et chevauche. Il incarne un jeune homme qui revient du Nouveau Monde où il a fait fortune pour retrouver sa femme, interprétée par Marlène Jobert, dont il veut divorcer. Et portées par la musique de Michel Legrand, querelles conjugales et aventures dans les grands espaces vont faire bon ménage.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LA DAME DU VENDREDI (Similarité au niveau du ressort dramatique et de l'humour : un couple qui s'est séparé et pourrait se reformer) ou encore LE SAUVAGE (Une autre réalisation de Jean-Paul Rappeneau dont la musique est signée Michel Legrand).

Jean-Paul Rappeneau le dit sans détour : Les Mariés de l’an deux a été son tournage le plus triste. Alors qu’il avait imaginé une comédie enlevée, une sorte de farandole toute en allégresse, chaque jour les problèmes et contretemps s’accumulaient dans les studios roumains choisis par la production pour des raisons d’économie. Entre les figurants qui disparaissaient du jour au lendemain pour aller faire les vendanges ou le matériel électrique inadapté aux besoins du chef opérateur, les prises de vues ne cessaient de prendre du retard et il fallut 9 semaines supplémentaires pour boucler le tournage.  Parmi les mauvaises surprises, on s’aperçoit que le décor de la ferme, refuge des chouans, construit dans les studios de Bucarest, outre son côté carton pâte, ne répond pas aux normes de sécurité. Il faut le renforcer à la demande des assureurs, mais de surcroît les ouvriers roumains ont utilisé de vrais clous et de vraies tuiles pour le toit sur lequel Belmondo doit chuter.

En plus de ces difficultés, la mésentente tenace entre Marlène Jobert et Jean-Paul Belmondo vient compliquer la tâche du cinéaste. A l’image, cette tension n’est pas vraiment problématique puisque les couple ne cesse de se chamailler sauf… pour les scènes de réconciliation. Au-delà du couple-vedette, le casting remarquable réunit aussi bien des acteurs chevronnés comme Pierre Brasseur, dont c’est l’avant-dernier film, que des débutants comme Georges Beller futur animateur télé vedette. Patrick Dewaere apparaît ans le rôle d’un conscrit dans la dernière partie du film. A l’époque, il n’était pas encore connu et s’était présenté au casting en compagnie de ses amis du Café de la Gare, Coluche et Gérard Depardieu. Si Coluche ne fut pas retenu, Depardieu fut pris, mais il se désista finalement.

Enfin, pour l’anecdote, si le Flying Fish, le navire qui ramène Belmondo à Nantes, a bien été construit dans les studios roumains, dans les plans généraux où le bateau fend les flots de l’Atlantique, il s’agit d’images tirées des Révoltés du Bounty, dans la version de 1962 avec Marlon Brando.

Nicolas Philibert (Jean-Paul Belmondo), exilé en Amérique après avoir tué un baron trop "collé" à sa femme Charlotte (Marlène Jobert), revient en France pour divorcer pour pouvoir se marier avec sa nouvelle fiancée. Il débarque en pleine révolution et apprend que Charlotte ...

Des aventures picaresques bien rythmées où Belmondo retrouve une sorte de panache comique qu'il avait laissé tomber depuis Cartouche ; ce genre de rôle lui va très bien et le change de ses sempiternels polars urbains calibrés, c'est dommage qu'il n'en ait pas tourné plus. ...

J'adore Rappeneau, j'adore son style, l'humour de ses films, leur rythme. Et puis, pensez donc, un type capable de faire bien jouer des endives (Georges Beller ! SIM !), je vous laisse imaginer quand il s'agit de bons acteurs; Bebel court et saute, tout le temps et partout, se ...