H4Z4RD en VOD
- De
- 2022
- 84 mn
- Comédie
- Belgique | Grèce | Pays-Bas
- - 12 ans
- VO - HD
PARCE QUE
Dans la masse de films de série B, certains sortent de l’ordinaire avec des partis pris improbables. C’est le cas de H4Z4RD, comédie belge flamande menée tambour battant sur l’autoroute de l’absurde. Son personnage principal, Noah, ne quitte jamais sa voiture bien-aimée, une Lexus dorée. Les réalisateurs du film, Jonas Govaerts et Crystal Lopez, en font donc autant : la quasi-intégralité des 84 minutes du long-métrage adoptent le point de vue de l’habitacle du véhicule, dont on ne sort que rarement. En résulte un curieux objet dont l’inventivité n’a d’égal que le sens de l’humour.
Le scénario est simple : 24 heures dans la vie d’un conducteur (Noah donc) qui fait de mauvais choix, notamment celui d’accompagner des amis commettre un cambriolage. Au fil de la course-poursuite qui s’ensuit inévitablement, Noah, flanqué de son ami intellectuellement limité Carlos, croise un policier nymphomane (et mécanophile), une femme vengeresse qui a passé bien trop de temps dans des cabines de bronzage, un immense chien affamé et un riverain procédurier sur l’usage des places de parking. Autant de personnages secondaires qui donnent à ce H4Z4RD tout son sel, et multiplient les situations comiques.
Jonas Govaerts et Crystal Lopez parviennent à insuffler un rythme certain à leur œuvre, d’abord en faisant usage d’une bande-originale tout droit sortie d’une rave party des années 2000, ensuite en tenant leur concept de coller à la Lexus jusqu’au bout. Cette contrainte visuelle les pousse à trouver des angles de caméra tous plus originaux les uns que les autres (on se souviendra d’une vue subjective depuis l’impact d’une balle), dans une joyeuse explosion de mouvements mais avec suffisamment de stabilité pour que le tout reste lisible. Surtout, elle repousse hors champ une bonne partie de l’action, ce qui crée un décalage permanent (et drôlatique) entre la profusion de cascades, morts et autres accidents, et la (relative) quiétude des deux comparses en Lexus.
Au terme d’un voyage sans queue ni tête, H4Z4RD laisse ses spectateurs dans le même état que Noah. Exsangues et un peu perdus mais néanmoins certains d’une chose : l’expérience était unique.