LE FANTÔME DE LA LIBERTÉ

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Après Le charme discret de la bourgeoisie, enchaîne Luis Buñuel en, 1974 avec le tournage de Le Fantôme de la liberté et récidive avec le binôme Serge Silberman, producteur et Jean Claude Carrière co-scénariste.

Le directeur de photographie sera  à nouveau le français Edmond Richard. Dans le casting vous allez découvrir beaucoup de visages connus : l’italienne Monica Vitti, dans le rôle de Madame Foucault, Michel Lonsdale dans le rôle du chapelier, Jean Rochefort dans la peau de Monsieur Legendre. Mais aussi le cinéaste va s’amuser, comme le faisait Hitchcock dans ses films à paraître lui-même parmi les fusillés, avec ses amis le producteur  Serge Silberman et l’écrivain espagnol José Bergamin.

Vous aller voir en tout cas un des films préférés de Buñuel quand  il parlait de sa filmographie. Son titre  était déjà contenu dans les dialogues de la voie lactée qu’il avait tourné en 1969 oû l’un des personnages affirmait : « Votre liberté n’est qu’un fantôme ». Un film produit aussi par Silberman avec Jean Claude Carrière comme co-scénariste.

 
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Le maître du surréalisme, l’espagnol  Luis Buñuel, exilé au Mexique était avant tout un homme libre, anticlérical et républicain convaincu. Son œuvre se partage entre l’Espagne, le Mexique et la France.  Avec Le fantôme de la liberté il a voulu rendre un discret hommage à Karl Marx, avec une allusion  au fantôme qui parcourt l’Europe phrase célèbre du Manifeste Communiste. La liberté est au début du film très politique et sociale, inspiré de la lutte du peuple  espagnol contre le retour des Bourbons, après avec toute cette série d’histoires  différentes et sans fin logique, en rompant toute continuité, Buñuel évoque  aussi la liberté illusoire de l’artiste.

La voie lactée 1969, Le charme discret de la bourgeoisie 1972 et Le fantôme de la liberté 1974,  sont ainsi trois scénarios originaux co-écrit par Buñuel avec Jean Claude Carrière et constituent une sorte de trilogie. Les mêmes thèmes et parfois de phrases  et de dialogues se répètent dans ces trois films, qui parlent de la mort, de la liberté, de la religion, de la morale, de la bourgeoisie et ses conventions, des rêves, de l’érotisme, de la recherche de la vérité et l’éthique personnelle. La musique qui accompagne le film c’est une rapsode de Brahms. Il convient de souligner que souvent dans ses films utilise Buñuel la musique classique.

Le fantôme de  la liberté clos ainsi ce triptyque surréaliste dans l’œuvre française de Buñuel. Buñuel rappelle dans ce mémoires qu’il y a dans ce film quelques scènes qu’il aimait particulièrement,  tel  la scène d’amour dans la chambre d’auberge entre la tante et son neveu, ou la visite des préfets au cimetière, ainsi que la fin au jardin zoologique de Vincennes  sous le regard insistant de l’autruche.  Du pur Buñuel et avant dernier de ses films, car en 1977 tournera encore en France un autre chef d’oeuvre : « Cet obscure objet du désir ».

Un couple à la recherche de leur petite fille disparue qui est pourtant toujours avec eux, deux préfets de police qui se rendent dans un zoo pour réprimer une agitation révolutionnaire, un chapelier masochiste qui se fait fouetter par sa collaboratrice devant des moines, un ...

Dans cet avant-dernier film commun Luis Buñuel et Jean-Claude Carrière s’en prennent à la Liberté qui n’est pour eux qu’un leurre, une abstraction et même un outil de la bourgeoisie. La séquence d’ouverture inspirée du célèbre Tres De Mayo (3 mai 1808) de Goya ...

Le film le plus drôle de Bunuel, avec une galerie d'acteurs exceptionnels (Brialy, Piccoli, Lonsdale, Rochefort, Monica Vitti), où le cinéaste se réinvente complètement : il est toujours question de surréalisme, de piques envers l'Eglise, de satire sur la bourgeoisie, mais ...