L'ETABLI

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Adapté du roman autobiographique de Robert Linhart, L’établi retrace une page oubliée des mouvements sociaux à travers l’histoire d’un prof de philo qui se fait embaucher à la fin des années 60 dans une usine Citroën pour tenter de réveiller les ouvriers.  

Il découvre un monde extrêmement aliénant, marqué par les cadences infernales et un contrôle permanent, mais les ouvriers ne sont pas prêts à se révolter pour autant. Lorsque la direction demande aux ouvriers de travailler trois heures supplémentaires par semaine sans compensation, l’occasion semble propice à un mouvement social.  

Swann Arlaud joue l’intellectuel qui infiltre le milieu ouvrier et se trouve pris à son propre jeu lorsqu’il réalise que le travail à la chaîne est si abrutissant qu’il anéantit toute velléité de révolte. Bien que décrivant une époque révolue, le fim donne encore à réfléchir sur l’essence du travail et les rapports entre employeurs et salariés. 

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LES TEMPS MODERNES (pour sa description, bien que sur le mode comique, de l'aliénation par le travail à la chaîne.) ou encore BLUE COLLAR (Pour sa description sans concession de la vie sur une chaîne de montage automobile aux Etats-Unis dans les années 70).

L’établi désigne non pas un meuble, mais un étudiant qui a été embauché (« établi ») dans un milieu ouvrier afin de participer aux luttes sociales. C’est ce qui est arrivé au militant communiste Robert Linhart : à l’âge de 24 ans, en 1968, il s’est fait engager à l’usine Citroën de la porte de Choisy, où il a pu observer des conditions de travail indignes, associées à des méthodes de contrôle et de surveillance également révoltantes. Il en a tiré un roman, paru en 1978, décrivant par le menu un système qui broie les individus les plus fragiles.   

Mathias Gokalp a lu le roman alors qu’il étudiait le cinéma, et son contenu lui a ouvert les yeux : habitué dans son milieu à une éducation qui incite les individus à se connaître eux-mêmes afin de s’améliorer, il a découvert une société qui fabrique des travailleurs exclusivement programmés pour la production. Il explique : « des enfants de mon âge n’ayant pas les moyens de financer des études étaient obligés de travailler plus tôt qu’ils n’auraient souhaité. Ils étaient absorbés et broyés par cette machine dont L’ETABLI décrivait très clairement la violence et l’absurdité. » 

Pour reconstituer la chaîne de montage décrite dans le roman, Mathias Gokalp a investi les friches Michelin à Clermont Ferrand, dont, avec son équipe, il a équipé les hangars avec des outillages d’usine récupérés dans la région. Pour figurer les deux-chevaux décrites par Linhart, il a utilisé des voitures de collection qui ont été entièrement démontées avant d’être réassemblées dans les décors du film.   

Pour incarner l’intellectuel infiltré chez les ouvriers, Swann Arlaud a été choisi pour son mélange de solidité et d’opacité. Et à l’exception des rôles institutionnels confiés à des acteurs confirmés (Olivier Gourmet en délégué syndical et Denis Podalydès en directeur), le metteur en scène a voulu faire jouer les ouvriers par des jeunes acteurs peu connus, recrutés à la sortie du conservatoire ou au théâtre.  

L'établi est une bonne adaption du livre éponyme écrit par Robert Linhart en 1978, publié aux Editions de minuit, et qui relate ce que furent les établis de la fin des années 60. En effet Linhart, marxiste-léniniste, est un professeur de philosophie à l'université ...

Excellent film basé sur des faits réels. Je ne connaissais pas l'histoire de ces intellectuels militants s'étant fait embaucher dans des usines après mai 68. Ni les méthodes atroces des patrons de cette usine citroën pour casser les grévistes. On mesure aujourd'hui ...

Adaptation du livre éponyme de Robert Linhart (paru en 1978), L’Établi réalisé par Mathias Gokalp (coscénariste avec Nadine Lamari et Marcia Romano), constitue une sorte de témoignage de l'expérience de l'écrivain lors de la période juste après mai 1968. Les ...