L'ÉPÉE SAUVAGE en VOD
- De
- 1982
- 99 mn
- Science-fiction
- Etats-Unis
- Tous publics
- VM - HD
PARCE QUE
Celui qui a le premier parlé de la fameuse « magie du cinéma » aurait pu avoir été inspiré par ce film. Véritable comète cinématographique, L’épée sauvage témoigne de cette décennie de tous les possibles que sont les années 80. Sorti en 82 entre Excalibur et Conan le barbare, l’industrie du film fore alors dans l’heroic fantasy. Avec un minuscule budget de deux millions de dollars confié à un réalisateur débutant, le film, passé culte aujourd’hui, en rapportera près de quarante, ce qui en fit le plus rentable de cette année-là.
Pourtant, rien ne le prédestinait à ce succès. Pas les critiques qui, pour le descendre à sa sortie, s’ingénient de cynique poésie. Pas non plus les difficultés techniques, quand ce ne sont pas carrément des tragédies, comme la mort d’un cascadeur sur le tournage (manquant les airbags en sautant d'une falaise) ou la mauvaise réaction aux verres de contact de l’acteur qui joue le méchant, ce qui lui vaudra d’être hospitalisé et remplacé par une doublure, avant de se redoubler vocalement lui-même.
Ce ne sont pas non plus les défauts inhérents à sa production qui l’éconduisent : décors un peu cheap, cuts parfois abruptes, personnages souvent clichés ; en somme, les reproches récurrents des films de série B, ce qu’il est… Cependant, ce n’est pas un mauvais film, loin de là. En réalité, ces 38 millions de dollars de bénéfices tiennent à deux choses : l’extraordinaire compréhension du cahier des charges de l’heroic fantasy par le réalisateur, et son amour du cinéma en ce qu’il est d’entrepreneurial.
Derrière le kitsch se dégage une tendresse nourrie par l’exceptionnel effort de toute une équipe de professionnel.les du cinéma débrouillarde et ingénieuse, qui parfait le tour de magie et nous fait y croire grâce notamment à une superbe photographie, un scénario à surprises directement inspiré de Star Wars, ou des acteurs et actrices impliqué.e.s et crédibles. Comme l’écrit le critique cinéma Emmanuel Denis : « C'est parfois dans les prétendus "petits" films que souffle le véritable esprit de la grande aventure. »