9 SEMAINES ½

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Sensualité exacerbée, sexualité glamour, érotisme chic...
Sorti en plein milieu des années 80, 9 semaines ½ a certes gardé son statut de film sulfureux, sans pour autant s'inscrire comme un chef-d'œuvre de l'histoire du cinéma. Loin de là, même. En réalité, le film d'Adrian Lyne ressemble davantage à un coup de marketing qu'à un véritable film d'auteur. Inspiré d'un court roman autobiographique (« Le Corps étranger » d'Elizabeth McNeill) publié au début des années 80, le film raconte la rencontre/coup de foudre entre une galeriste trentenaire et un bel et sombre inconnu sombre dans le New York branché des années 80. Une passion torride où le couple, totalement désinhibé, s'adonne à de nombreux batifolages coquins.

Comme ses collègues britanniques de sa génération - Hugh Hudson, Ridley Scott et son frère Tony - Adrian Lyne s'est formé dans les spots publicitaires en créant un esthétisme particulier qui se retrouve dans ses long-métrages. Dont 9 semaines ½, dont les plans sont nimbés d'une lumière douce et tamisée, mixée à des couleurs chaudes tirant vers le rouge, l'orange et le brun. Des éléments usités pour mettre en avant, de la manière la plus sensuelle possible, les nombreux ébats chics et glamour du duo d'acteurs alors très à la mode : Mickey Rourke, révélé un an plus tôt dans Rusty James de Coppola, et la sublime ex-mannequin Kim Basinger, remarquée quatre ans avant en James Bond Girl dans Jamais plus jamais. Un rôle qui a failli revenir à d'autres actrices plus populaires qu'elle à l'époque comme Kathleen Turner, Sigourney Weaver, Jacqueline Bisset et Isabella Rossellini.

Contrairement à ce que l'on pourrait croire, 9 semaines ½ n'a pas connu un immense succès commercial. S'il a bien cumulé son quota de spectateurs en France (plus de 1 200 000 entrées), il a beaucoup moins cartonné aux États-Unis en ne récoltant que 7 736 000 dollars pour un budget deux fois supérieur. Quant à Kim Basinger, elle fut nommée en 1987 pire actrice aux Razzie Awards (prix remporté haut la main par Madonna pour Shanghaï Surprise).

Et pourtant, presque 40 ans après, la vision de 9 semaines ½ provoque un drôle de sentiment. Comme un mélange étrange de kitsch amusé et de nostalgie rêveuse reflétant un certain esprit esthétique des années 80. Depuis, Adrian Lyne a enquillé d'autres films sulfureux (Liaison fatale, Proposition indécente et le remake de Lolita), Mickey Rourke s'est déformé le visage à coups de combats de boxe et de chirurgie esthétique tout en enquillant des tonnes de séries Z, et la charismatique Kim Basinger n'apparaît quasiment plus à l'écran. Si ce n'est dans les deux suites de Cinquante nuances de Grey, saga coquine des années 2010 et sorte de reflet contemporain de 9 semaines ½.

Si on fait abstraction de l'ambiance eighties, du scénario simpliste, des longueurs parfois abyssales, et des profils psychologiques clichés (oui ça fait beaucoup...), ce film raconte simplement l'initiation d'une femme aux relations S/M. Certes, on ne voit rien... Bien sûr, ...

Ce film est juste une oeuvre à part dans le monde du cinéma. Outre une bande son juste géniale de bout en bout, il a le plaisir malsain de jouer avec le spectateur comme John joue avec Elisabeth. La tendance de soumission qui gagne peu à peu le personnage féminin au plus elle ...

Revoir 9 semaines 1/2 me ramène à ces années 80 euphoriques où l'on s'étourdissait encore un peu avec une effervescence différente de celle des années 70, plus classe, plus high tech, plus glamour en mode yuppie... Que reste-t-il de ce film 35 ans après ? Sans doute une ...