IL BOEMO

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Fils de minotier, Josef Mysliveček décide de quitter Prague pour s'installer à Venise où il rêve de devenir compositeur. Sa liaison amoureuse avec une femme de la cour lui permet d'obtenir une prestigieuse commande pour composer un opéra pour le théâtre napolitain de San Carlo. Sa renommée grandit à tel point qu'on finit par le surnommer Il Boemo.

En adaptant la vie du célèbre compositeur baroque d'origine tchècoslovaque, Josef Mysliveček (né en 1737/1781), le réalisateur Petr Václav a voulu, dit-il, « dresser le portrait d'un homme qui renonce à tous les acquis d'une bourgeoisie provinciale pour partir en Italie afin de devenir compositeur », tout en s'attachant à « montrer le processus de création de la musique ». Résultat : un magnifique biopic de 2h20 qui, plastiquement impressionnant, projette le spectateur dans la Venise libertine de la deuxième moitié du 18e siècle sur fond de rapports de classe et de genre.

On ne peut évidemment qu'établir un parallèle entre Il Boemo et Amadeus de Milos Forman, pour la simple raison que Josef Mysliveček et Mozart étaient contemporains. Les deux compositeurs ayant créés leur premier opéra à un âge similaire pour ensuite se vouer une vénération l'un pour l’autre tout en entretenant des correspondances régulières.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver DON GIOVANNI (Joseph Losey réussit une mise en scène purement cinématographique en réalisant cette adaptation d'un célèbre opéra de Mozart lui même inspiré du mythe de "Don Juan") ou encore AMADEUS (Malgré quelques petites entorses à la vérité historique, ce sublime biopic de Mozart signé Milos Forman en 1984 a obtenu huit Oscar).

Il Boemo fait partie de la courte liste des films d'Opéra, un genre évidemment moins usité au cinéma que les films dits de “Space” Opera. Parmi quelques classiques signés par de grands metteurs en scène, on peut citer La flûte enchantée d'Ingmar Bergman (1975), Don Giovanni de Joseph Losey (1979), La traviata de Franco Zeffirelli (1983), Carmen de Francesco Rosi (1984), Boris Godounov d'Andrzej Zulawski (1995). Et, le plus populaire de tous, Amadeus de Milos Forman (1984).

Le rôle-titre de "Il Boemo" est interprété par le comédien et compositeur tchèque Vojtech Dyk. Né en 1985 à Prague, ce fils d'un critique littéraire est connu dans son pays pour être le leader des groupes musicaux Nightwork et Tros Disquotecos. En tant qu'acteur, Vojtech Dyk est apparu dans quelques séries télévisées et longs métrages, dont Sauver qui est mort, drame onirique hospitalier sur un homme tombé dans le coma, et Un air de liberté, sur l'ouverture d'un club de jazz clandestin dans la Russie des années 50.

Dans Amadeus, Milos Forman prenait déjà le parti de Salieri, un compositeur écrasé par l’ombre du génie de Mozart : Il Boemo procède de la même manière, à la différence que le récit sera entièrement dédié à Josef Myslivecek, compositeur très en vogue de la fin ...

Je suis obligé de reconnaître que je ne savais pas qu'un compositeur tchèque du XVIIIe siècle, ayant fait la majeure partie de sa carrière en Italie, du nom de Josef Mysliveček (par pitié, ne me posez pas la question de comment ça se prononce !), avait existé. A ma décharge, ...

Le film de Petr Václav Il Boemo nous raconte : la triste fin du compositeur bohémien Josef Mysliveček, puis en un long flashback son ascension vers la renommée dans les Cours italiennes du XVIIIème siècle comme compositeur lyrique, à Venise, Naples, Rome, Bologne (où il ...