INU-OH

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« Je vous propose de remonter 600 ans en arrière, grâce aux « biwa-hoshi », moines aveugles joueurs de biwa. C’était une époque chaotique. Le destin de chacun dépendait alors de sa classe sociale. Pour s’élever dans la société, les pauvres n’avaient d’autres choix que de devenir samouraï ou artiste. La vie qu’ils menaient dépasse tout ce qu’on peut imaginer. La plupart des histoires les concernant ayant aujourd’hui disparu, ce film « recueille » l’une d’entre elles. Voici l’histoire de Inu-oh, danseur de Nô, et de Tomari, biwa-hoshi ». Qui mieux que Masaaki Yuasa pour introduire son propre film, INU-OH ? 

Inu-oh, créature maudite, est né avec une particularité physique l’obligeant à cacher chaque parcelle de son corps. Sa vie de paria solitaire change lorsqu’il rencontre Tomona, un joueur de biwa aveugle. Ensemble, ils créent un duo singulier qui fascine les foules et deviennent les premières célébrités du Japon. Pour découvrir la vérité de la malédiction d’Inu-oh, ils devront continuer à danser et chanter, au risque de déranger l’ordre établi. Tel est le synopsis du film de Masaaki Yuasa, sur un scénario de Akiko Nogi adapté du roman de Hideo Furukawa. 

A l’origine du film, on trouve le DIT DES HEIKE, né de la tradition orale des troubadours aveugles et joueurs de luths biwa. On y raconte la grande épopée fondatrice de la caste des samouraïs du XIIe siècle. Ce texte majeur, assimilable à L’ILLIADE et L’ODYSSEE de la littérature japonaise, retrace la lutte de pouvoir entre les clans des Heike et des Minamoto pour le contrôle du Japon. L’histoire racontée par INU-OH propose un nouvel épisode du DIT DES HEIKE mêlant légendes et faits historiques pour un spectaculaire voyage dans le temps. 

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LES AMANTS ÉLECTRIQUES (L'univers délirant de l'animateur américain Bill Plympton présente bien des similitudes avec celui de Masaaki Yuasi, et notamment dans l'importance accordée aux musiques.) ou encore LA BELLE ET LA BÊTE (On retrouve ici certaines des thématiques principales du film de Cocteau : la monstruosité, l'alterité, la normalité, le sortilège, entre autres.).

Il convient de resituer en quelques mots le contexte historique dans lequel évolue les protagonistes de INU-HO. Au XIVe siècle, coexistent deux cours avec chacune son empereur : Godaigo pour la cour du Sud (à Nara) et Komyo, soutenu par le shogun Ashikaga Takauji, pour la cour du nord (à Kyoto). L’empereur légitime sera celui qui rassemblera les « trois trésors sacrés ». Mais nul ne sait où ils se trouvent. Ces « trésors sacrés » se composent d’un miroir, d’une épée et d’un ornement en jade, tous trois trouvant leur origine dans la mythologie japonaise, et transmis de génération en génération à tous les empereurs jusqu’à ce jour. 

A la lecture du roman original que Masaaki Yuasa a animé, on comprend que l’auteur Hideo Furukawa parle de danse, de musique et des arts du spectacle à la mode du Moyen-Age. Mais il pense également à la musique électrifiée du XXIe siècle. Dès le départ, il s’agit donc d’un « roman électrique » selon les termes de son traducteur français. Ce dernier assure en outre que, même s’il prend quelques libertés avec le roman adapté, le film Inu-Oh s’avère très fidèle aux intentions de son auteur. 

Il faut en outre préciser que le personnage d’inu-oh a bel et bien existé, même si l’on sait de nos jours on sait bien peu de choses sur lui. Précurseur du théâtre Nô mais qualifié à son époque de  « sarugaku » (« singeries »), cet art à un stade juvénile est assimilable aux spectacles forains de saltimbanques urbains. Si aucune œuvre d’inu-ho ne nous est parvenue, la complexité et la richesse de son existence si mystérieuse en font un sujet captivant en raison de son caractère oral et éphémère et de ses prouesses scéniques manifestes. 

Inu-Oh c'est la rencontre improbable d'un Japon médiéval fantastique et du hard-rock.Le film démarre comme n'importe quel conte japonais, avec ses histoires de monstres (bakemono) et d'esprits maudits. On découvre un garçon aveugle, un petit monstre et un vieux ...

En 2010 mourrait Satoshi Kon. D’abord mangaka, Kon avait fini par s’orienter vers le long-métrage d’animation. Perfect Blue en 1997, Millenium Actress en 2001, Tokyo Godfathers en 2003, et puis surtout sa pièce-maitresse : Paprika en 2006. Quatre premiers films très riches ...

INU-OH, c’est un mille-feuilles. Pas le modèle classique avec la pâte feuilletée, en six étapes de pliages en trois, composée de 729 paires de feuillets…non, carrément la verrsion André Guillot, en 2048 paires !! Couleurs arc-en-ciel, saupoudré de poignées de paillettes, ...