Mi-novembre 2020, alors que les salles s’apprêtent à fermer pour une durée conditionnée au taux d’incidence de la pandémie de Covid, Gaumont, le distributeur d’Aline, initialement prévu à l’automne 2020, décide de repousser le film jusqu’au 17 février 2021, sans savoir que les portes des cinémas resteront closes bien longtemps encore après cette date. C’est en janvier 2021, sentant que la pandémie n’était pas près de finir et que la fréquentation pourrait rester morose pendant de longs mois que le studio français fixa la date définitive de sortie d’Aline sur les grands écrans au 10 novembre 2021. Entre-temps, le Festival de Cannes décide de sélectionner le film pour lui offrir une exposition salutaire.
Aline cumulera 1,3 millions d’entrées à sa sortie cinéma chez nous et a été acheté par 42 pays. Reste que le Covid a fait beaucoup de mal à sa carrière. Avec ses effets spéciaux, son tournage de 17 semaines entre la France, le Canada, l’Espagne et les États-Unis, Aline est un film cher, au budget élevé de 23 millions d’euros et n’est pas rentable sur sa seule sortie en salles. Toutefois, les critiques sont excellentes et la profession honore Valérie Lemercie aux César 2022, où elle est couronnée Meilleure actrice face à Léa Seydoux dans France, Leïla Bekhti dans Les Intranquilles ou encore Virginie Efira dans le Benedetta de Paul Verhoeven. Même si ces catégories lui ont moins réussi, Aline a été nommé parmi les Meilleurs films de 2021 et sa réalisatrice, parmi les Meilleurs metteurs en scène. Autres citations ? Meilleurs décors, meilleurs costumes, meilleur son et j’en passe.
Ce n’est ni Céline Dion ni Valérie Lemercier qui chante dans Aline. Les célèbres chansons, de « Pour que tu m’aimes encore » à « All By Myself », sont chantées par Victoria Sio, de la comédie musicale Le Roi Soleil. C’est une vraie performance d’actrice qui a été exigée d’elle : « Il a fallu apporter un supplément de jeu, a-t-elle dit à Allociné. Valérie m’a dirigé comme les autres acteurs du film, pour que j’amène du jeu dans mes interprétations. Et puis l’évolution vocale était très intéressante aussi, parce que je chante Aline de ses 12 ans à ses 50 ans. Il a fallu que je trafique ma voix. Au début, c’est un peu maladroit, nasal, elle roule encore un peu les "r", ce n’est pas très en place. Ensuite, il y a l’anglais qui n’est pas top au début, on comprend qu’elle commence à l’apprendre. Et à la fin c’est une technicienne de folie, elle sait exactement où elle va. »