HAL ASHBY

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Moins connu que ses pairs du Nouvel Hollywood que sont Martin Scorsese, Francis Coppola, Steven Spielberg ou William Friedkin, Hal Ashby a pourtant compté dans la renaissance du cinéma américain des années 70. Né en 1929 et décédé en 1988, Ashby a commencé sa carrière dans les années 60 comme assistant monteur de William Wyler ou Franklin J. Schaffner, avant de devenir monteur à part entière. Principalement sur les films de Norman Jewison comme Dans la Chaleur de la nuit ou l’Affaire Thomas Crown.

Après avoir réalisé en 1970 un premier long métrage intitulé Le Propriétaire, c’est l’année suivante qu’Ashby obtient une véritable consécration avec Harold et Maude, sur la relation amoureuse entre une jeune homme suicidaire et une dame âgée. Durant toutes les années 70, Hal Ashby réalise ses films les plus renommés comme la Dernière corvée avec Jack Nicholson, la comédie sociale Shampoo avec Warren Beatty, En Route pour la gloire, biopic inspirée du chanteur folk Woody Guthrie personnifié par David Carradine, le Retour sur le traumatisme de la guerre du Vietnam et Bienvenue Mister Chance, qui marque l’avant dernière apparition de Peter Sellers à l’écran.
  
En 2015, la documentariste Amy Scott consacre à Hal Ashby ce documentaire 1h 30 ou acteurs, réalisateurs, amis, et anciens collaborateurs portent des témoignages enjoués sur le réalisateur beatnik et iconoclaste. Des personnalités comme Jeff Bridges, Jane Fonda, Dustin Hoffman et surtout Norman Jewison, l’ami de toujours, expliquent comment Hal Ashby a influencé cette période du Nouvel Hollywood tout en définissant à travers ses films le mode de vie américain de l’époque.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver JODOROWSKY'S DUNE (Documentaire sur la version filmée de "Dune" que Jodorowsky n'aura jamais réalisé) ou encore FRIEDKIN UNCUT (Documentaire sur le réalisateur des mythiques l"Exorciste" et "French Connection".).

Après la grande époque des studios ou le cinéma américain était produit en grande partie par des majors comme la Fox, Universal, Metro Godwyn Mayer et Warner, des cinéastes changent la donne en prenant le pouvoir au sein de ces mêmes studios dans la deuxième moitié des années 60. Ils imposent alors un cinéma plus libre et contestataire, influencé aussi bien par leur époque que par des courants cinématographiques comme la Nouvelle Vague française ou le néoréalisme italien.

Le premier succès de ce cinéma plus frontal et plus libre surnommé « le Nouvel Hollywood » est Easy Rider de Dennis Hopper, un road movie libertaire et provocateur qui, tourné à l’arrache pour 400 000 dollars en rapporte 60 millions au box-office américain.

Dans la foulée de ce mégasuccès, Hollywood voit débarquer des dizaines de cinéastes de génie qui, à leurs façons, redéfinissent les codes d’Hollywood en accentuant la violence et la psychologie et en s’attaquant à tous les travers de l’Amérique.

Comme Sam Peckinpah avec la Horde sauvage, Robert Altman avec MASH, Martin Scorsese avec Taxi Driver, William Friedkin avec French Connection et, bien sûr, Hal Ashby qui, hélas, décéda avant la soixantaine. Comme le précise le journaliste Peter Biskin auteur d’un livre passionnant sur le Nouvel Hollywood : Ahsby est mort trop tôt, mais ses films, eux, avaient une manière singulière de combiner satire et désenchantement.

Comme le dit Peter Biskind dans son ouvrage sur le Nouvel Hollywood, le plus grand des drames au cinéma est de mourir. C'est malheureusement le cas de Hal Ashby, disparu en 1988 à l'âge de 59 ans mais dont la courte carrière, une vingtaine d'années, fut incroyable. C'est ce ...