JODOROWSKY'S DUNE

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Le cinéma est plein de projets qui n'ont jamais abouti, ont été remisés dans des tiroirs qui ne seront jamais rouverts mais Jodorowsky's Dune revient sur l'un des plus mythiques, tant par l'ampleur de la tâche (porter à l'écran, le classique de la littérature de science-fiction, devenu livre sacré pour les fans du genre) que par la démesure d'Alejandro Jodorowsky, cinéaste tout aussi culte que le roman de Frank Herbert, qui s'était alors retrouvé avec une carte blanche totale.

Le titre du documentaire de Frank Pavich est des plus éloquents quand il met face à face deux entités fortes : le livre-somme d'Herbert et la personnalité d'Alejandro Jodorowsky. Au-delà d'une genèse folle, Jodorowsky's Dune est sans doute plus encore un témoignage sur la personnalité hors-normes de Jodorowsky. Pavich aura d'ailleurs l'idée de son film après avoir lu une interview sur la débâcle de Dune où Jodorowsky lançait « c'est alors que mon ambition a pris son envol ». Pavich, abasourdi, par les sommets qu'étaient à ses yeux El Topo et La montagne sacrée, films précédents de Jodorowsky, fut de plus en plus obsédé par ce projet.

Nourri par de très nombreuses interviews des multiples personnes (de Jodorowsky bien sur à... Amanda Lear en passant par H.R Giger) ayant travaillé sur ce projet, Jodorowsky's Dune se double peu à peu d'un autre portrait : celui des années 70 et de la créativité artistique qui s'y déploya. Du casting (entre autres Mick Jagger, Salvador Dali, Orson Welles) à l'équipe artistique (Pink Floyd et Magma pour la musique, Jean Giraud – qui n'était pas encore Moebius – pour la direction visuelle...), c'est tout un pan de la nouvelle culture populaire qui aura été approché par Jodorowsky. Même sans avoir existé, son Dune aura d'ailleurs laissé son empreinte, certains concepts développés pour ce film, ont laissé des traces dans Star Wars, Blade Runner ou Alien.

Frank Pavich aura passé quasiment plus de temps sur son film que Jodorowsky sur le sien. Il a fallu près de dix ans de recherche (sans compter les trois supplémentaires sur lesquels se sont étalés les tournages des interviews) pour mener à bien Jodorowsky's Dune. Le résultat, enthousiasmant, raviva non seulement l’intérêt pour le travail de Jodorowsky mais surtout celui de producteurs qui lui permirent de revenir au cinéma – vingt ans après Le voleur d'arc-en-ciel, et d'autres projets avortés – pour s'atteler à La danse de la réalité...

On nous avait déjà fait le coup avec le terrible Lost in la Mancha : nous parler pendant 1h30 d’un film qui n’existe pas et aurait – forcément – été fabuleux est une entreprise aussi vivifiante que frustrante. Et force est de constater que sur ce terrain, Jodorowsky’s ...

Quel est le but de la vie ? C’est par cette question que débute l’intriguant « Jodorowsky’s Dune ». Le délirant Jodorowsky va alors nous donner son avis sur la question. Faire des films lui permet de vivre : pour lui, sa vie, c’est le cinéma. Et le cinéma est un ...

Même pour l'amoureux un peu honteux du Dune de David Lynch que je suis, le mythique projet d'adaptation de Jodorowsky a une aura extraordinaire. Celle, inaltérable, des projets avortés qui abreuvent tous les fantasmes, laissent place aux élucubrations les plus folles, nourrissent ...