GODZILLA

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Voici les nouvelles du front : Godzilla est de retour avec son haleine chargée radioactive façon Fukushima. Le film que vous allez voir s’intitule sobrement Godzilla, et il est signé du petit génie anglo-américain Gareth Edwards. La chose a débarqué sur nos écrans au printemps 2014, un nouvel avatar du mythe japonais et aussi un nouvel avatar de sa version occidentale.

Cette fois le God est un peu l’incarnation panthéiste de la planète-mère. Qui n’est pas contente du traitement que lui inflige l’humanité. Tout cette mythologie nous vient d’un film racine de la Toho réalisé à l’époque par Ishiro Honda et Tomoyuki Tanaka. Et depuis le bestiau radioactif vient périodiquement tourmenter nos villes et nos consciences, la preuve.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver KING KONG (Le film de monstre géant n'existe que par la grâce de saint King Kong. On se souviendra avec dévotion de celui de Merian Cooper et Ernest Shoedsack en 1933 et on tirera aussi un grand coup de chapeau à celui, contemporain, de Peter Jackson en 2005.) ou encore PACIFIC RIM DE GUILLERMO DEL TORO (2013) (Surgit des abysses du Pacifique les monstres attaquent. Préhistoriques, nucléaires, dévastateurs. L'homme n'a d'autre solution que de construire des robots géants, façon Transformer qui vont boxer les créatures.).

Godzilla, version Gareth Edwards fut programmé pour une sortie anniversaire : celle des 60 ans de la création du monstre. Il vit le jour en 1954 dans les studios de la Toho au Japon et devint le symbole de la souffrance du peuple nippon victime des deux bombardements nucléaires de Hiroshima et Nagazaki.

Le dinosaure radioactif devint ensuite la star de 29 longs métrages y compris celui que nous venons de voir. L’autre version occidentale était sortie de l’œuf de Roland Emmerich en 1998 avec chez les humains Jean Réno. Une version francophobe et pire encore chiracophobe, quand le président français avait décidé de reprendre les essais nucléaires dans le Pacifique.

Une petite leçon d’étymologie : Godzilla est la contraction de deux mots japonais qui signifient ours et baleine. Le film de Gareth Edward fut tourné en grande partie dans les studios de Vancouver entre mars et juin 2013. Un gros barnum d’effets spéciaux classiques et numériques. Le cinéaste voulait une version hommage à l’original. Il a tourné avec des objectifs des années 60, fait remasteriser le braiement original de la bête et même embauché pour un petit rôle le héros japonais d’origine, Akira Takarada. Ca n’a pas empêché les fans sourcilleux, qui surveillaient le film de près, de râler. Ils ont trouvé le monstre trop gros et l’ont surnommé "Godzilla de luxe". On connait d’ailleurs les mensurations officielles du bestiau à l’échelle du film : 108 m.

Côté casting Juliette Binoche qui avait laissé passer le train de Jurrasic Park a cette fois accepté de monter dans la grosse machine. Bryan Cranston l’antihéros de la série Breaking Bad est là aussi.

Né Anglais, Gareth Edwards est à l’origine un cador mondial des effets numériques qui s’est ensuite rendu célèbre avec le film Monster qu’il a écrit, pour lequel il a conçu les effets spéciaux et la photo sans oublier de le réaliser. Le film a rapporté quatre fois sa mise et Hollywood par l’odeur alléché a signé son auteur. Et maintenant Godzilla lui a donné le feu sacré.

Après Monsters, on était en droit d’attendre de Gareth Edwards un reboot d’une envergure titanesque, mais empreint d’une certaine forme de poésie. C’est exactement ce qu’on ressent après le visionnage de Godzilla : un blockbuster taillé pour tout faire péter, sans ...

Critique contenant des spoils. La première des qualités de ce film (et non la moindre), c'est d'enterrer définitivement le Godzilla d'Emmerich ; déjà, le film des années 90 était ridicule, mais si on le compare avec celui-ci, il devient carrément pitoyable. Deux scènes, ...

Blockbuster de haute volée, du genre à donner ses lettres de noblesse à un style de cinéma particulier, limite genre à part entière, Godzilla n'en n'oublie pas d'être profond et réfléchi pour autant. Ou presque. Le hic, c'est que ce n'est pas tout le temps. Refusant de ...