FAST

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Cela vous a sans doute échappé mais la prochaine fois que vous franchirez le seuil de votre fast-food préféré, essayé d’y songer... Lorsque vous commandez votre hamburger triple raclette sauce beaufort et votre grande frite, vous êtes –vous déjà demandé quel est le parcours de la jeune femme ou du jeune homme qui vous tend votre repas ?

Parmi ces anonymes se trouvent pourtant des personnalités que rien ne prédestinait à enregistrer vos souhaits puis à les livrer le plus rapidement possible. Prenez Jean-Louis par exemple, le héros du film de Dante Desarthe qui va suivre... Jean-Louis est originaire de la campagne et s’il est monté à Paris, c’est pour tenter de retrouver son premier amour, qu’il appelle « la fille aux cheveux jaunes comme des frites ». Ca tombe bien : c’est dans un fast-food qu’il va devoir travailler et découvrir les règles de ces restaurant aux cadences infernales...

Frédéric Gélard, Jean-François Stévenin et la débutante Karin Viard s’illustrent dans cette comédie romantique et sociale qui donne faim... en de meilleurs lendemains !

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LES RAISINS DE LA COLERE (Quitter sa terre, abandonner sa culture paysanne pour se confronter au monde de la ville : ça peut-être un choix sentimental mais aussi une souffrance sociale...) ou encore LE FONDATEUR (Découvrez l'envers du décor, les coulisses de cette restauration rapide qui a conquis le monde et nos estomacs... Peut-être de quoi vous couper l'appétit !).

Dante Desarthe suit un parcours très particulier, au cœur et en même temps aux frontières du système cinématographique français... Après être passé par le court métrage, il bascule vers le long en 1995 avec « Fast » que vous venez de regarder, suivi de « Cours toujours « en 2000 et de deux longs métrages, (« Je me fais rare » en 2006 et « Je fais feu de tout bois » en 2012, qui auraient en fait dû se prolonger en une trilogie, basés sur le personnage fictif de Daniel Danite, réalisateur assumant totalement la malédiction qui semble le poursuivre ! Dante Desarthe a depuis poursuivi sa carrière avec un certain succès en réalisant des fictions pour le petit écran...

Revenons au fast-food : ce lieu emblème d’une consommation de masse, dans tous les sens du terme. Un phénomène sociologique et économique né aux Etats Unis et qui depuis a conquis la planète entière : rapide, peu cher, porté par des publicités il est vrai assez peu fidèles au résultat final, difficile d’y échapper, chaque habitant de notre planète y ayant au moins une fois mis les pieds. Même au fin fond de la Sibérie ou de la Tanzanie, on peut y croiser une de ses enseignes ! Le cinéma s’est donc logiquement penché sur le sujet, l’utilisant avant tout comme décor pour nombre de comédies adolescentes mais en y consacrant aussi de passionnants documentaires, souvent axés sur le côté obscur de ses menus, trop gras, trop riches, trop industriels...

C’est le cas de « Super size me » de Morgan Spurlock qui a parcouru une vingtaine de villes américaines, se nourrissant des mois durant uniquement de hamburgers et de sodas. A l’arrivée, une prise de poids et de conscience des ravages de ce qu’on appelle la malbouffe, synonyme d’obésité... Même principe mais côté fiction en 2006 avec « Fast food nation » de Richard Linklater qui décortique à la fois ses nuggets et les méthodes parfois effarantes de leur fabrication ! Citons enfin « Le fondateur » de John Lee Hancock en 2016, biopic dans lequel Michael Keaton incarne Raymond Ray Croc, fondateur avec les frères Mac Donald de la célèbre chaîne du même nom.

Ca commence comme un conte burlesque. Jean-Louis, un grand dadais de la campagne (il est même carrément arriéré) est déniaisé, puis laissé là, par une parisienne aux cheveux jaunes sans doute émue par les paysages champêtres. Et notre candide de partir à Paris à la ...