PARIS en VOD
- De
- 2008
- 124 mn
- Drame
- France
- Tous publics
- VF - HD
PARCE QUE
Parce qu'après un détour à Barcelone, puis à Saint-Pétersbourg pour les aventures de Xavier Rousseau, héros de L’Auberge espagnole et des Poupées russes, Cédric Klapisch revient dans sa ville fétiche, Paris, à qui il dédie un film hommage. Paris réunit la plupart des acteurs et actrices passés devant la caméra du réalisateur, de Fabrice Lucchini à Karin Viard, en passant par Zinedine Soualem et surtout son Jean-Pierre Léaud depuis Le Péril jeune, Romain Duris. Après avoir incarné Tomasi le lycéen anarchiste, Arthur le jeune parisien propulsé 70 ans dans le futur et Xavier Rousseau l’écrivain charmeur, Duris poursuit ses métamorphoses chez Klapisch. Il joue Pierre, un danseur professionnel au mythique Lido, atteint d’un grave problème de cœur. Dans son rôle de malade et observateur, il est le cœur mélodramatique de Paris, celui qui semble lier tous les fils narratifs et personnages du film entre eux.
Parce que Cédric Klapisch est un révélateur de talent. Paris ne déroge pas à la règle. Derrière les nouveaux venus dans son cinéma comme Juliette Binoche, Albert Dupontel et François Cluzet, des vedettes émergentes font leurs gammes chez le réalisateur : Gilles Lellouche, Audrey Lamy et Mélanie Laurent. Trois visages omniprésents dans le cinéma français des dix dernières années, dans des genres aussi différents que le polar, la comédie ou le drame. Un travail de « faiseur de star » qui fait de Cédric Klapisch une figure importante du paysage cinématographique français des 30 dernières années. Plus récemment, François Civil, Ana Girardot, Rebecca Marder et Souheila Yacoub ont bénéficié de l’œil aiguisé de Klapisch.
Parce qu'hommage à la « ville lumière », Paris est aussi un film chorale, dans la lignée de Short Cuts de Robert Altman ou encore Magnolia de Paul Thomas Anderson. Comme ses prédécesseurs, le scénario du film de Klapisch tisse habilement plusieurs histoires parallèles, qui se croisent et s’influencent mutuellement. Tout tient à un fil dans Paris. Une femme divorcée qui accède enfin au bonheur amoureux peut trouver la mort à moto au tournant. Ce qui, par incidence, pousse une autre femme, en mal d’amour elle aussi, dans les bras de l’ex-mari de la première. Paris est une réflexion sur la fragilité de la vie et les relations humaines.
Parce que derrière cette farandole d’acteurs et ce scénario bien ficelé, l’élément central de Paris est bien la ville titre. Si Klapisch ne manque jamais une occasion de filmer ses monuments les plus emblématiques – la Tour Eiffel, l’Arc de Triomphe, la Tour Montparnasse, le Sacré Cœur, etc. – il en montre un visage plus intime et singulier. Le Paris des maraichers, de Rungis, des petits commerces, des chantiers ou des aides sociales. Un Paris plus humain, plus authentique aussi, qui n’hésite pas à dévoiler ses travers (la boulangère raciste, les sans-abris et immigrés en souffrance). Derrière ce Paris de façade et de fantasme, de cinéma en somme, il y a des gens qui s’aiment et qui luttent tous les jours.