CÉSAR en VOD
- De
- 1936
- 141 mn
- Drame
- France
- Tous publics
- VF - HD
PARCE QUE
César est le tout premier film adapté pour les planches de l’histoire du cinéma français. Réalisé en 1936, c’est aussi le film de la fameuse trilogie marseillaise (Marius, Fanny, César) de Marcel Pagnol au destin le plus particulier : écrit à l’origine pour être porté directement sur grand écran, contrairement aux deux précédents volets, c’est le seul à être réalisé par Marcel Pagnol lui-même, qui grâce à son statut de riche producteur acquis juste auparavant a pu maîtriser la création de son projet du début jusqu’à la fin. Le résultat ? Un succès critique et public au rendez-vous pour ce dernier volet qui malgré son statut de film populaire ne lésine ni sur la profondeur, ni sur la complexité des rapports humains.
César a beau se dérouler vingt ans plus tard que le précédent épisode et Marseille ne semblant pas avoir changé entre-temps, le film n’en reste pas moins un témoignage réaliste sur la vie provençale d’alors. Si l’accent de la région en est la principale caractéristique, les lieux de vie communs, entre le bar de César, le garage, et surtout leur ouverture sur la ville, que ce soit le vieux port de Marseille ou Toulon sont autant d’ajouts au caractère pittoresque de cette fiction à laquelle tient tant Marcel Pagnol, lui donnant un gage d’authenticité.
César renoue avec le casting mémorable du reste de la trilogie marseillaise. On retrouve à l’intérieur dans le rôle éponyme le fameux Raimu, acteur fétiche de Marcel Pagnol qui a joué dans d’autres films réalisés par lui ultérieurement (La Femme du boulanger et La Fille du puisatier), Marius incarné par Pierre Fresnay, d’abord sociétaire de la Comédie Française, puis acteur emblématique chez Georges Clouzot (L’Assassin habite au 21, Le Corbeau), ou encore Fanny par Orane Demazis, qui en dehors des trois films est une habituée chez Pagnol (Angèle, Regain). Leurs performances mémorables, leur capacité à insuffler de la vie à des personnages dont ils ne partagent pas forcément les mêmes origines géographiques n’en rendent pas moins chaque composition crédible, bien au contraire !
Si César est étroitement lié à la vie de Marcel Pagnol via son élégie de la vie provençale, un autre aspect moins connu du film fait écho à ce que son créateur a traversé : Marcel Pagnol lui-même a eu cinq enfants, nés de mères différentes, dont un qu’il n’a malheureusement pas pu reconnaître. En mettant Césario et la recherche de ses origines au cœur de César, Pagnol questionne les difficultés qui se sont également imposées à lui concernant la reconnaissance d’un enfant biologique, et la place de la mère dans l’accompagnement de l’enfant. Il faut entendre le plaidoyer vibrant de Fanny (Orane Demazis) racontant les difficultés d’être une mère, sans oublier qu’elle est aussi avant tout une femme, à son fils Césario. Un discours salvateur, dont la modernité est réconfortante, pour un film parlant réalisé dans les années trente.