ATOUT COEUR À TOKYO POUR OSS 117

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Hubert Bonisseur de la Bath, aristocrate et espion sous le nom d'OSS 117, enquête sur l'explosion d'une base américaine du Pacifique. Envoyé à Tokyo, il y rencontre une employée du gouvernement américain, Eva Wilson, et ne tarde pas à découvrir ses liens avec l'attentat et la mafia japonaise. Confondue, Eva accepte de collaborer avec lui. Les deux se font passer pour mari et femme dans le but de mieux infiltrer les gangs japonais.

Cette aventure d’OSS 117, le fameux héros créé par Jean Bruce, est signée du cinéaste Michel Boisrond à qui l’on doit des films plutôt inscrits dans le registre de la comédie comme Une Parisienne et Cette sacrée gamine, tous deux interprétés par Brigitte Bardot,  ou encore Cherchez l’idole avec Mylène Demongeot et dont l’intrigue servait de prétexte pour faire défiler devant la caméra une pléïade d’artistes du show business tels Johnny Hallyday, Sylvie Vartan, Frank Alamo et Charles Aznavour entres autres, chacun entonnant son tube du moment.

De toute évidence, aussi à l’aise dans le film d’espionnage que dans la comédie, Michel Boisrond réalise avec Atout cœur à Tokyo pour OSS 117, une œuvre efficace, menée tambour battant, riche en rebondissements et dans laquelle l’humour n’est pas en reste avec des répliques qui font mouche, signées du dramaturge de renom Marcel Mithois. Le scénario quant à lui fut écrit par Pierre Foucaud et Terence Young. Le même Terence Young qui réalisa trois James Bond dont le tout premier James Bond 007 contre Dr. No. Et c’est l’acteur Frederick Stafford qui incarne ici l’agent Hubert Bonisseur de la Bath, et ce pour la deuxième fois puisqu’il en fut précédemment l’interprète dans le film d’André Hunebelle Furia à Bahia pour OSS 117. Il y a pour partenaire féminine la délicieuse Marina Vlady, La Princesse de Clèves en personne du film de Jean Delannoy, promue Adorable menteuse dans l’œuvre du même titre réalisée par Michel Deville.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LE BAL DES ESPIONS (Ce film de Michel Clément, bien que racontant une aventure de l'agent OSS 117, affuble le personnage du nom de Brian Cannon, et ce pour des raisons se rapportant aux droits du roman de Jean Bruce, non libres à l'époque.) ou encore ON NE VIT QUE DEUX FOIS (Cette aventure de James Bond, réalisée par Lewis Gilbert, se déroule également à Tokyo.).

Vous l’aurez constaté Atout cœur à Tokyo pour OSS 117 commence comme un James Bond avec un prégénérique à couper le souffle, mettant en scène un acteur qui n’a pas grand chose à envier à Sean Connery tant sur le plan du jeu que de la séduction. De son côté, Marina Vlady en Hubert Bonisseur de la Bath Girl, fit en son temps tourner autant de têtes qu’Ursula Andress sortant des vagues dans James Bond 007 contre Dr. No. Beaucoup comparèrent le film de James Bond On ne vit que deux fois à Atout cœur à Tokyo pour OSS 117, notamment parce que l’action dans les deux cas, se déroule à Tokyo. Certains évoquèrent même une pâle copie puisque le James Bond en question, réalisé par Lewis Gilbert, sortit sur les écrans un an après le OSS 117.  

Frederick Stafford que vous venez donc de voir dans le rôle justement de Hubert Bonisseur de la Bath, alias l’agent OSS 117, était un acteur autrichien d’origine tchèque, sportif de haut niveau à la base, que son physique orienta très naturellement vers les films d’action. Son rôle le plus marquant, il le doit à Alfred Hitchcock qui en fit l’agent secret français André Devereaux, dans son film L’Etau aux côtés de Dany Robin. Stafford mourut dans un accident d’avion en 1979, à l’âge de 51 ans.

Vous aurez peut-être reconnu Jacques Legras dans le rôle de monsieur Chan. Cet acteur à la belle moustache et à la non moins belle carrière dans les seconds rôles, notamment dans la comédie, et qui s’est construit une grande popularité grâce à l’émission télévisée La Caméra invisible. Côté réalisation, Michel Boisrond s’attribua pour Atout cœur à Tokyo pour OSS 117, les services de deux assistants qui ne tardèrent pas par la suite à voler de leurs propres ailes en tournant des films aussi bien pour le cinéma que pour la télévision. J’ai nommé Michel Wyn et Jean-Pierre Desagnat. Ce dernier étant aussi le père de Vincent Desagnat, acteur, animateur et acolyte de Michaël Youn à la radio et  la télévision, et du réalisateur François Desagnat.

Mon préféré après le premier opus. OSS passe vraiment pour un gros con qui tombe dans tous les pièges tokyoïtes, c'est assez plaisant. Les décors sont très jolies avec une exploitation réussie des classiques nippons (les maisons en bois, le jardin zen, le bain...), l'actrice ...

Voilà donc un film qui marche allégrement sur les plates bandes de James Bond. Et il y marche bien si on prend pour référence des films des mêmes années. Le scénario est un peu moins recherché, mais se tient tout de même sans trop d'incohérence, et un peu moins de ...