ANNETTE

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Et là je dis attention ! Le film qui va suivre n’est pas une expérience de cinéma comme les autres. Non, « Annette » de Leos Carax c’est une sorte de prototype inédit, qui mêle passion, drame, fantastique, thriller et chanson... En fait, le meilleur moyen de qualifier « Annette » c’est en disant qu’il s’agit d’une tragédie musicale. 

Le destin de Henry et Ann. Lui est star de stand-up, elle est une cantatrice renommée. Leur histoire d’amour donnera naissance à une enfant pas comme les autres, (et vous ne vous doutez pas combien elle est différente), qui précipitera le couple vers les abysses... Un projet visuellement fou, audacieux et onirique, (em)porté par Marion Cotillard et Adam Driver qui donnent eux mêmes de la voix sur les chansons du groupe Sparks... 

Alors c’est déroutant, dérangeant peut-être mais complètement fascinant : une expérience de cinéma vous disais-je, fort justement récompensée du Prix de la Mise en Scène lors du Festival de Cannes 2021...

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LA MALEDICTION (Parfois, la naissance d'un enfant n'est pas qu'un bénédiction... Surtout quand l'enfant en question développe vite un don, un pouvoir exceptionnel mais étrange...) ou encore LA LA LAND (Deux formidables études sur le couple, de la naissance de l'amour à son délitement. Rude et beau à la fois...).

En ouverture et en compétition... C’est dire si « Annette » de Leos Carax était attendu, lors du 74e Festival de Cannes en juillet 2021... Après 1 an et demi d’angoisse covidienne, le monde du cinéma avait besoin d’un film qui sorte de l’ordinaire. Il n’a pas été déçu ! Honnêtement, on aurait été surpris que Carax ne soit pas à la hauteur de sa réputation, celle d’un enfant terrible du cinéma français... Un cinéaste qui a tourné 7 films seulement entre 1984 et 2021 avec parfois des pauses de quasiment une décennie.

Lors de sa venue sur la Croisette, en 2012, Carax avait amené Kylie Minogue dans ses babages. La diva australienne de la pop tenait, (aux côtés de Michel Piccoli, Denis Lavant ou Eva Mendes), l’un des rôles principaux de « Holy motors », une dinguerie irrésumable qui se baladait de vie en vie par le biais d’un personnage insaisissable (Mr Oscar) changeant d’apparence, constamment à la recherche de la sacro-sainte caméra. Ah oui, je vous disais que c’était du bizarre ! Dans le genre, « Pola X » en 1999 n’était pas mal non plus : la chute d’un écrivain à succès, beau et riche, amoureux fou de sa demi-sœur rencontrée par hasard au bord d’une route de forêt. Guillaume Depardieu et Catherine Deneuve traversaient ce conte tragique... Les débuts de Leos Carax derrière une caméra ont été retentissants : « Boy meets girl » en 1984 et « Mauvais sang » en 86 soulignaient de manière éclatante l’émergence d’une nouvelle génération de metteurs en scène, leur jeunesse insolente, leur maestria bluffante... Carax était alors la figure de proue de cette nouvelle Nouvelle Vague. 

Quand il propose « Les amants du Pont Neuf » à ses producteurs, il obtient un chèque en blanc... Juliette Binoche et Denis Lavant sont les héros de cette histoire d’amour traversée par la fête, la cécité, la soif d’alcool et de liberté. Malheureusement, un tournage chaotique ponctué de multiples retards, des blessures, un décor pharaonique et ruineux conduiront le projet aux portes de la catastrophe. La réputation maudite de Carax vient de naître...

La sortie d’un film de Leos Carax est toujours un événement en soi pour les cinéphiles, après seulement cinq films en en 37 ans. Annette, son sixième, dix ans après Holy Motors, s’offre en plus le luxe d’ouvrir la compétition officielle du 74e Festival de Cannes. Après ...

Revoir Holy Motors, sorti il y 9 ans, constituera probablement la meilleure clé d’entrée pour investir l’univers d’Annette : comme lui, ce nouveau film de Leos Carax honore et interroge les territoires factices du spectacle ; comme lui, il déroute, éblouit et ne laissera ...

Vu sa réception lors de l’ouverture du festival de Cannes, et les premières réactions de part et d’autre, Annette, le « nouveau Carax » sur un scénario et une musique de Sparks, est une œuvre « clivante » : le contraire serait d’ailleurs surprenant…Car, d’un ...