A KIND OF MAGIC, UNE ANNÉE POUR GRANDIR

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En pleine campagne irlandaise, abrité dans un vaste bâtiment vieux de deux cents ans, le pensionnat de Headfort est un établissement privé qui accueille des élèves du monde entier. Headfort doit sa réputation à sa philosophie : d’abord et avant tout donner confiance aux enfants.

 « Vous êtes autant responsables de votre éducation que le sont vos enseignants. C’est à vous de voir ce que vous pouvez apprendre. » Dès la rentrée, les mots d’accueil du directeur donnent aux pensionnaires une idée claire de l’esprit de Headfort. Et dans cette institution, le sens des responsabilités s’acquiert grâce à une liberté qu’on rencontre trop peu dans l’univers scolaire.

A Kind of Magic, une année pour apprendre plonge les spectateurs au coeur de cet établissement. Mais ce documentaire immersif nous fait surtout découvrir un couple d’enseignants attachants, John et Amanda Leyden, qui ont commencé leur carrière en 1970 et mettent toujours autant de passion à enseigner. Une pédagogie portée par l’amour des livres et de la musique que l’on voit s’exercer au quotidien entre difficultés et réussites.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver ÊTRE ET AVOIR (Une année scolaire dans la classe unique d'une école communale en Auvergne) ou encore L'ÉCOLE BUISSONNIÈRE DE J.P.LE CHANOIS (1949) (Un enseignant développe une pédagogie différente avec ses élèves. Une fiction inspirée des méthodes de Célestin Freinet).

« Il vaut mieux montrer les choses que les expliquer », affirme avec conviction Neasa Ni Chianain. La documentariste et son coréalisateur - et compagnon - David Rane préfèrent en effet que les spectateurs s’immergent dans ce qu’ils veulent faire découvrir sans recourir à des interviews, un commentaire off ou du texte à l’image. L’idée est de permettre au public de faire l’expérience d’un univers pas de lui en parler. Ils ont d’ailleurs rapidement décidé que la caméra ne quitterait pas l’école et ont passé deux ans sur le site dont ils connaissent tous les recoins. Leur plus grand bonheur a été de localiser la fenêtre où vont fumer John et Amanda Leyden entre les cours et où ils échangent impressions et confidences.

La richesse des personnages est un atout majeur du documentaire. Mais les réalisateurs ne voulaient pas que les élèves s’aperçoivent que certains d’entre eux étaient plus suivis que d’autres et la chance du couple de documentaristes c’est que leurs propres enfants étaient inscrits dans l’établissement. Ils étaient donc connus d’abord comme parents d’élèves et au bout de plusieurs mois de présence à Headfort on ne prêtait plus attention à eux. Après avoir expliqué qu’ils n’étaient pas là pour les surveiller et encore moins pour les juger, une sorte d’accord tacite s’est établi avec les écoliers qui étaient libres de ne pas les accueillir dans leur univers quand ils n’en avaient pas envie.

Les documentaristes sont tombés sous le charme de John et Amanda Leyden, des enseignants qui marquent à jamais une scolarité. Pourtant il a fallu du temps avant que les profs acceptent de participer au film. Et dès l’accord donné, ils ont joué le jeu sans réserve.   « Pour eux chaque élève de l’école est comme “un de leurs enfants », racontent les réalisateurs. Après 46 ans d’enseignement, ils se souviennent de tous leurs élèves, y compris de leurs surnoms et de leurs centres d’intérêt ». Au début du tournage les cinéastes pensaient assister à la dernière année d’activité de John et Amanda, mais ça n’a pas du tout été le cas ! Alors que John enseigne aux enfants qu’ils doivent passer à l’étape suivante de leur vie, il est lui-même incapable de prendre sa retraite.

Présentation Le film a été tourné à l’internat de Headfort en Irlande où l’on pratique un enseignement libre et joyeux qui favorise la créativité des élèves. On suit particulièrement l’action de John et Amanda Leyden, un couple d'enseignants excentriques et passionnés, ...

Tant de films sur l’école distillent une forme de sinistrose, tel « Alphabet » (2015), de Erwin Wagenhofer, (https://www.senscritique.com/film/Alphabet/12326363), sans parler du désolant « Entre les murs » (2008), de Laurent Cantet, (https://www.senscritique.com/film/Entre_les_murs/412078) ...