WAKEFIELD

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Howard Wakefield travaille dans une grande société à New York et tous les soirs, il rentre en train, chez lui, en banlieue. 15 ans de mariage et 2 enfants ont eu raison de toute excitation. Ce qui le fait vibrer encore un peu, c’est de posséder sa femme et d’être d’une jalousie quasi maladive.

Un soir, Howard décide de ne pas pousser la porte de chez lui. Plus exactement, de dormir dans le débarras au dessus du garage. Pris par le jeu, il ne rentrera plus jamais et restera prisonnier de ce rôle d’observateur malsain.

Après avoir incarné pendant cinq saisons le fameux père trafiquant de drogues de Breaking Bad, Bryan Cranston se dégote un nouveau rôle de chef de famille sur la brèche et démiurgique. Il emmène ce petit film envoûtant vers des sommets de malaise.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver THE WEATHER MAN (Un autre film de père de famille qui pète les plombs !) ou encore LES QUATRE FILLES DU DOCTEUR MARCH (Robin Swicord, connue pour ses talents de scénariste, s'est faite connaître notamment par ce film.).

Wakefield, que vous venez de voir, a été réalisé par Robin Swicord, qui avait déjà mis en scène en 2007 Lettre ouverte à Jane Austen mais qui est aussi connue pour avoir participé aux premières étapes d’écriture de L’Étrange histoire de Benjamin Button de David Fincher et pour avoir écrit le scénario de Mémoires d’une Geisha notamment. Mariée à Nicholas Kazan, elle est la belle-fille du grand Elia Kazan, réalisateur entre autres d’À l’est d’Eden, et la mère de Zoé Kazan, actrice qu’on a vue et admirée dans La Dernière piste ou encore Que le meilleur gagne.

Alors que Lettre ouverte à Jane Austen, avait récolté 7 millions de dollars sur le sol américain – un beau score pour un tout petit film comme celui-là –, Robin Swicord a eu du mal à convaincre qu’elle pouvait passer à la vitesse supérieure. Au Los Angeles Times elle explique : « J’ai été assez naïve pour penser que si vous montrez des compétences dans un domaine, que votre film rapporte de l’argent et que les gens sont contents, vous pouvez briguer un projet équivalent, voire un peu plus gros. Mais je n’ai plus travaillé. Toutes mes propositions sont finalement allées à des hommes. » Son histoire est symbolique d’une certaine misogynie qui régit Hollywood. Ainsi, dix ans après son premier film, Robin a pu enfin retoucher une caméra, pour Wakefield, budgété à 3,7 millions de dollars – alors que Lettre ouverte… en avait coûté 6 – et pour un planning ridiculement court de 20 jours de tournage – quand elle avait bénéficié de 30 jours sur son premier film.

Bryan Cranston a réfléchi à deux fois avant d’accepter le rôle d’Howard Wakefield car il avait du mal à comprendre les motivations du personnage. En effet, l’acteur avait 11 ans quand son père, comédien en mal de boulot, a abandonné sa famille, laissant ses trois enfants avec leur mère, qui deviendrait par la suite alcoolique. Et même s’il finit par se rabibocher avec ses deux parents, ce fut un rôle plutôt compliqué.

C'est inhabituel. Une sorte de crise de la quarantaine insensée qui n'est pas dépendante de la drogue ou de l'argent. Nous apprenons ce qu'il y a à l'intérieur du gars et de la famille et de l'autre gars et des voisins spéciaux. C'est parfois hilarant et tellement ridicule. ...

Avocat réputé, marié à une femme superbe et père de deux enfants, Howard Wakefield a normalement tout pour être un homme comblé. Un soir, alors qu'il rentre en retard chez lui sans avoir prévenu sa famille, il se met à la poursuite d'un raton-laveur cherchant à élire ...

N'ayant pas lu l'oeuvre originale de Doctorow, je ne me prononcerais pas sur la qualitée du film en terme d'adaptation (même si Robin Swicord la réalisatrice est une adepte confirmée du genre) mais sur le film en lui même. Pour les fans de Bryan Cranston je pense que ce film ...