VIRUS CANNIBALE (VERSION RESTAURÉE)

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Le cinéaste Bruno Mattei s’est distingué par des films de prisons de femmes, de couvents infernaux et des camps d’extermination nazis. Quand il ne surfe pas sur ces genres sulfureux, il plagie sans aucun complexe les succès américains, de Predator aux Dents de la mer, de Terminator à Rambo 2. Son Virus cannibale recopie des séquences du Zombie de George Romero, reprenant même la bande musicale des Goblin. Et après avoir été Jordan B. Mathews, Jimmy Matheus ou Stefan Oblowsky, le cinéaste roublard invente son plus célèbre pseudo : Vincent Dawn, histoire d’évoquer le titre original du film de Romero, Dawn of the Dead. Quel toupet !

Adepte des mélanges, Mattei préfère rapidement lorgner vers l’aventure exotique. Transportant en Nouvelle Guinée quatre hommes d’un commando d’élite et deux journalistes de télévision, il suit le sillage sanglant des films de cannibales. Dans une peu crédible jungle africaine, reconstituée en Espagne, les héros affrontent des peuplades de morts vivants titubants, victimes des expériences d’une centrale nucléaire.

Le film se hisse alors à des sommets réjouissants. Maquilleur des premiers giallos de Dario Argento, Giuseppe Ferranti réussit quelques peu ragoûtants effets gore, à base d’entrailles dégoulinantes et d’énucléations somme toute apéritives comparées aux stock-shots des rites funéraires d’une tribu avec vrais cadavres en décomposition, tirés du mondo japonais Guinea Ama. A ce mauvais goût assumé s’ajoute surtout une outrance invraisemblable qui transcende Virus cannibale.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver L'ENFER DES ZOMBIES ou encore ZOMBIE .

Le scénario originel devait montrer l’affrontement d’un tiers-monde zombifié avec les armées des pays industrialisés. Plutôt que de dénoncer les dérives génocidaires censées régler les problèmes de surpopulation, le récit préfère déraper dans le délire. Délire gore bien sûr, mais surtout humoristique lorsque la journaliste se maquille le corps pour aborder les Papous ou quand un militaire revêt un tutu vert et un haut de forme, entonne l’air de Chantons sous la pluie puis se fait dévorer. En canardeur hystérique, Franco Garofalo, déjà repéré dans L’autre enfer et Les Novices libertines de Mattei, se distingue par son jeu halluciné.

Monteur de formation, Bruno Mattei exerce un art subtil du stock-shot qui frise l’exercice dadaïste. Outre le mondo sur la Nouvelle Guinée, il vole des images tirées de La Vallée de Barbet Schroeder et reconstitue la forêt équatoriale de Papouasie avec des archives ethnographiques sans aucun rapport. Les antilopes et les éléphants de la savane africaine succèdent à un toucan des Tropiques, sans le moindre étalonnage.

Mais le rat contaminé de la première séquence est en revanche une invention maison de Mattei. Il semble vouer un culte au rongeur, qui réapparaît dans son Pénitencier de femmes, puis dans Les Rats de Manhattan. Dans les années 2000, entre quelques thrillers érotiques, il revient à ses chers cannibales avec Horror Cannibal 1 & 2, tournés aux Philippines. Décédé en 2007, l’ancien assistant de Gillo Pontecorvo  finit sa carrière sur un Zombies the Beginning, développant la scène choc de Virus Cannibale avec l’enfant qui dévorait son père. Cette fois, les zombies sont des bambins aux crânes rasés, les yeux recouverts de moitié de balles de ping pong verdâtres.

Il existe des mauvais films, des nanars, mais Virus Cannibale est à part... Oui car absolument tout est foiré dans ce film, je dit bien tout ! Entre les stock-shot de docu animalier, les "acteurs" ne savant absolument pas jouer (à voir absolument en vf !!!), les effets spéciaux ...

je ne saurai pas mieux commenter ce film que Yannick Dahan dans opération frisson. Ce film va plus loin dans la nullité, le ridicule et le plagiat que le nanar classique. Agrémenté d'une version française rédigée et jouée par des chimpanzés cocaïnomanes, ce film est un ...

Ah Bruno Mattei ! On s'ennuie jamais avec lui : il reprompe tout pour un budget minimal. La musique de Zombie des Goblins, les stocks-shots animaliers pour grossir la pellicule et arriver péniblement à 98mn, etc... Et tout cela filmé avec un minimum d'argent et surtout ...