UN JOUR ÇA IRA

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Il se nomme Djibi, il a 13 ans et il est ce qu’on nomme pudiquement de nos jours un « migrant ». Dans la foule cosmopolite des réfugiés en France le jeune garçon apprend la débrouillardise en même temps que le substrat culturel de cet étrange pays.

«Un jour, ça ira » que nous allons voir, maintenant est un documentaire cosignés d’Edouard et Stanislas Zambeaux, il est sorti en  salles en février 2018.

Le film, couvert de critiques élogieuses, est une plongée humaniste dans l’univers des populations déracinées et un plaidoyer pour plus de solidarité.  Préparez vos mouchoirs.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver HUMAN FLOW DE AI WEIWEI (Un film monstre qui a été fait sur les routes de tous les migrants du monde. 23 pays sont concernés, des centaines de personnes ont témoigné. De camps de réfugiés en zones administratives, d'Afghanistan en Afrique et de Turquie au Proche Orient, ce documentaire relate l'errance douloureuse et parfois tragique de tous ceux qui sont condamnés à fuir leur pays.) ou encore AMERICA AMERICA DE ELIA KAZAN (1963) (Sur sa fin de carrière, Elia Kazan se souvient qu'il fut un réfugié dont le nom était Elias Kazantzoglou. Et il adapte en film un roman autobiographique qui relate l'épopée d'un jeune homme grec fuyant l'empire ottoman et les persécutions pour gagner la babylone des temps modernes : New York.).

Au départ de « Un jour ça ira » il y a une rencontre fortuite. Edouard et Stan Zambeaux tournaient en 2015 leur premier documentaire « Des clés dans la poche » sur le droit au logement pour les plus démunis. Un jour Edouard se rend à « l’Archipel » à Paris un lieu d’hébergement d’urgence situé dans un bâtiment historique, un ancien couvent qui a longtemps abrité le siège de l’INPI (institut national de la propriété industrielle). Par une de ces ironies dont l’histoire a le secret c’est dans ce lieu longtemps voué à la protection des secrets du libéralisme économique qu’il va rencontrer un jeune Sénégalais, qui lui inspirera « Un jour ça ira ».

Le film est construit autour de l’atelier d’écriture qui permet aux enfants déracinés de verbaliser leurs angoisses et leurs espérances. Le jeune Djibi Diakhaté qui fréquente le collège se révèle un griot des temps moderne avec un sens réel de la formule ou punchline comme on dit de nos jours. Se décrivant comme un « serial déménageur » expliquant qu’il « transporte sa vie en valise », l’adolescent incarne une fureur de vivre qui autorise toutes les rencontres. Ce qui lui vaudra d’ailleurs les honneurs d’une page-portrait dans Libération .

-Quelques mots sur les frères Zambeaux. Stanislas est opérateur et réalisateur, compagnon de route des frères Dardenne, quand Edouard est plus impliqué sur les contenus, l’écriture et le traitement des sujets. Il a été longtemps journaliste à Géo ou à la Vie, traitant des questions de pauvreté, avant d’animer sur France Inter l’émission « Périphérie » qui traitait des banlieues. Après « Des clés dans la poche », « Un jour ça ira » est leur deuxième long métrage documentaire. Après ce film aussi triste que plein d’optimisme on a envie de dire en Wolof , la langue de la maman de Djibi: « bonne chance ».

A l'heure où le gouvernement réfléchit à réfléchir sur les conditions d'accueil et au statut de ces populations émigrant vers la France chaque jour suite à des conflits, la crise économique, les discriminations ethniques ou religieuses certains tentent d'apporter des solutions, ...