TRUE MOTHERS

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Noami Kawaze a fait ses débuts comme documentariste  et cela se sent dans True Mothers où elle mêle documentaire et fiction autour d’un garçonnet âgé de six ans. Adopté par un couple vieillissant qui n’a pas pu avoir d’enfant, le gamin, qui connait des soucis à l’école, voit soudain revenir sa mère biologique qui lui a donné naissance alors qu’elle n’avait que quatorze ans. Le choc entre ces adultes qui l’aiment est au centre d’un récit pudique centré sur la maternité. 

Noami Kawaze porte à l’écran Le Matin arrive, roman de Mizuki Tsujimira qui a connu un énorme succès au Japon. Elle s’est passionnée pour cet ouvrage qui évoque à la fois le fait d’avoir donné naissance à un enfant et celui de l’avoir adopté : deux façons d’être mère.  La réalisatrice s’est d’autant plus sentie impliquée dans le projet qu’elle a été elle-même adoptée et qu’elle n’a jamais connu ses parents biologiques. Son film parle aussi d’amour conjugal et du fait de devoir cohabiter entre êtres humains, sujets qui la passionnaient autant que l’adoption. 

La réalisatrice japonaise est une habituée de la Croisette. Elle s’est imposée dans le monde du cinéma dès Suzaku qui lui a valu de remporter la Caméra d’or en 1997. Dix ans plus tard, elle a ensuite reçu le Grand prix du Festival de Cannes avec La Forêt de Nogari puis a de nouveau participé au Festival avec Still the Water (2014), Les Délice de Tokyo (2016), Vers la lumière (2017) et True Mothers en 2021.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver TEL PÈRE, TEL FILS (Ce film puissant de Hirokazu Kore-eda explore le thème de la filiation dans deux familles japonaises qui découvrent que leurs enfants ont été échangés à la naissance.) ou encore PHILOMENA (Ce film bouleversant de Stephan Frears évoque la recherche d'un enfant adopté dont la mère a perdu la garde. Judi Dench y est bouleversante.).

Noami Kawaze a tenu à ce qu’il y ait une partie documentaire dans True Mothers. Avant le tournage, elle a souhaité rencontrer des filles-mères adolescentes. Elle désirait donner la parole à ces exclues qui sont toujours méprisées dans la société japonaise actuelle. Au Japon, l’adoption n’est pas encore très bien acceptée ce qui fait que les parents la dissimulent souvent. C’est aussi cette réalité que voulait montrer la cinéaste avec cette histoire. Elle souhaitait aussi présenter l’adoption non comme quelque chose de honteux mais comme un cadeau et remercier ainsi ses parents adoptifs de l’avoir recueillie. 

La nature constitue un élément important dans True Mothers. La réalisatrice a tenu que à ce que sa présence, qui n’était pas dans le livre, soit sensible dans ce film comme dans toutes ses œuvres précédentes. Elle estime que la nature aide à surmonter les obstacles de la vie et a donc choisi d’intégrer des plans de sa ville natale, Nara, dans la séquence d’accouchement de l’adolescente afin d’insister sur cette idée. C’est aussi pour cela qu’elle filme l’archipel d’Hiroshima, lieu paisible où est situé l’association « Baby Baton » qui accueille les filles mères. Cet endroit préservé était autrefois une île pour prisonniers de guerre qui a été ensuite choisi par diverses associations d’aide à l’enfance pour y installer leurs bâtiments. 

Noami Kawaze a tenu la plupart du temps la caméra elle-même pendant le tournage de True Mothers. Elle a donc pu choisir des plans sans qu’ils soient prévus dans le scénario. Elle a voulu cadrer les mains des personnes qui se touchent et s’approcher des corps qui s’enlacent affectueusement. Elle voulait insister sur cet aspect tactile car elle estime que les Japonais n’ont guère l’habitude de ce type de contacts physiques. Elle reconnaît être à la fois réalisatrice de documentaire et de fiction sur ce film où elle apparaît parfois furtivement à l’image. Elle se sentait investie de la mission de raconter cette histoire dont elle se sent proche.

D’un début de film sur la démarche d’adoption, True mothers se mue par la suite dans la thématique de l’abandon. Et renverse son style : de la fiction, il en devient documentaire, puis à nouveau fiction, en se permettant des envolées lyriques renversantes. D'une ...

Commençons par la case notation de 1 à 10. J'attribue sans hésitation la note 10 avec mention Excellent. Il ne faut pas compter quand on aime. True mothers de Naomie Kawase... Pour ceux qui auraient un peu oublié leur anglais : véritables mères ou vraies mères, mères ...

Après plusieurs films très contemplatifs (Still the water et surtout les fameux Délices de Tokyo), la japonaise Naomi Kawase adopte un ton plus narratif (qui flirte même parfois avec le ton d'un quasi documentaire) sur le thème de la maternité : celle non désirée d'une ...