MILLA

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Une dent qui tombe au fond d’un verre d’eau. C’est la première image de Milla, dont le titre original est Babyteeth (dents de lait). Comme un symbole d’une enfance qui s’en va. C’est bien l’histoire d’une page en train de se tourner que raconte Milla, dont l’héroïne, à quinze ans, a encore une de ses premières dents.

Milla réserve d’autre surprises : elle demande à un jeune homme qu’elle vient à peine de rencontrer de lui couper les cheveux et, dans la foulée, l’invite à dîner chez ses parents. Dans les scènes suivantes, Milla arborera toutes sortes de perruques : longues ou courtes, blondes ou bleues : une chimiothérapie la prive de sa chevelure.

Milla est atteinte d’une maladie grave mais le film refuse le pathos et le mélo. « Humour et douleur devaient être présents simultanément dans chaque scène, voire dans chaque plan » tel a été le credo de la réalisatrice australienne Shannon Murphy. Devant sa caméra, dans le rôle-titre, Eliza Scanlen (Beth dans Les Filles du Docteur March, de Greta Gerwig) compose un personnage inoubliable au centre de cette chronique d’un premier amour conjuguant vitalité et gravité.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver MURIEL (Cet autre film australien autour d'une jeune femme déterminée mêle aussi à sa manière humour et gravité.) ou encore LES CORPS IMPATIENTS (Une jeune femme atteinte d'un cancer doit également faire face à des difficultés sentimentales).

« Disons que c’est un film qui montre à quel point c’est bon de ne pas être déjà mort ! », avance la cinéaste Shannon Murphy devant la difficulté à caractériser cette oeuvre qui échappe aux cases toutes faites. La recherche de l’inédit est d’ailleurs le moteur de la réalisatrice. Milla, son premier long métrage de cinéma, fait suite à plusieurs années de travail au théâtre et à la réalisation d’épisodes de séries télé. Elle explique que ce script, adapté d’une pièce de Rita Kalnejais, l’a non seulement émue mais aussi qu’elle y a retrouvé son sens de l’humour. « La façon dont Rita Kalnejais refuse le sentimentalisme me plaisait beaucoup, précise-t-elle. Si j’ai pleuré en achevant ma lecture du scénario, c’est surtout par regret de quitter ces quatre personnages. »

Selon Shannon Murphy, « Eliza Scanlen est un caméléon ! Milla est dans un état de changement permanent : elle cherche à savoir qui elle est, tout en étant beaucoup plus mûre que son âge. » La cinéaste ajoute que la comédienne est une bosseuse.: elle a notamment appris le violon en deux semaines. De plus, pour mieux cerner ce que ressent son personnage, elle a eu le courage de se raser la tête. A ses côtés, Toby Wallace, Moses à l’écran, est tout aussi doué. « Il peut aussi bien avoir l’air d’un junkie en détresse que d’un étudiant propre sur lui. Nous avons beaucoup travaillé sur son maquillage, on lui a rajouté des veines, des marques sur la peau, indique la réalisatrice. A la Mostra de Venise en 2019, le comédien a décroché le prix Marcello Mastroianni.

La cinéaste revendique « de pousser toujours plus loin la performance des comédiens » tout comme elle a le souci d’une mise en scène travaillée dans ses moindres détails. Ce n’est pas un hasard si des plans d’oiseaux jalonnent le film. Shannon Murphy voulait faire sentir la claustrophobie de Milla. Elle est comme un oiseau en cage dans la maison familiale malgré toutes les baies vitrées du lieu. L’envers de ce nid où elle étouffe c’est l’appartement du professeur de musique qui offre à l’adolescente plus d’ouvertures, de perspectives. Pour le choix des musiques, fondamental du point de vue de l’émotion, la réalisatrice  s’est affranchie des codes habituels. Elle n’a suivi qu’une seule règle : « faire  basculer le spectateur au cœur du regard que Milla porte sur la vie ».

Milla, une jeune fille de dix-sept, souffre d’un cancer. Elle croise Moses sur un quai et le courant passe bien. Moses se drogue, vole des médocs qu’il revend ... pas vraiment le gendre idéal. Les parents de Milla veulent la protéger de ce garçon. Mais Milla ne l’entend ...

C’est sur le quai d’une gare qu’ils se rencontrent, ou plutôt qu’ils se cognent. En fait il la bouscule en fonçant vers le quai 24 alors qu’un train de banlieue arrive, et s’arrêtant juste avant, juste au bord, alors que le train le frôle, à toute vitesse. Elle ...

Pour son premier long-métrage, l'australienne Shannon Murphy, qui a déjà une bonne expérience par ses courts-métrages et ses épisodes de séries, n'a pas choisi la facilité. Milla (Dents de lait pour la traduction de son titre original) est adapté d'une pièce de théâtre ...