Wolfgang Petersen racontait que si l’Iliade n’avait jamais été portée à l’écran (A part
Hélène de Troie de Robert Wise, et un peplum italien), c’est parce que le cinéma n’avait pas trouvé les capacités techniques de le faire. Grâce aux images de synthèse, Petersen a été le premier à représenter des flottes composées de centaines de bateaux de guerre, ou l’affrontement de milliers d’hommes armés dans le désert. Il s’inscrit dans une tradition purement illustrative, à la différence des autres films de conquêtes sortis dans la foulée, comme
Alexandre le film d’Oliver Stone ou
Kingdom of heaven de Ridley Scott qui avaient des dimensions plus ouvertement politiques .
Ce qui n’empêche pas le scénariste David Beniof , auteur de
La 25ème heure pour Spike Lee, d’avoir fait un très intéressant travail d’adaptation. Tout en restant fidèle à Homère, il se concentre sur les motivations humaines de la guerre, qui dépassent largement le prétexte de départ, c’est-à-dire la séduction d’Hélène, la femme du roi de Sparte, par le jeune Troyen Paris. La principale originalité, c’est de laisser tomber systématiquement toute référence aux dieux ou à la nature divine de certains personnages.
Achille est l’un d’eux. Brad Pitt le joue avec modernité, c’est-à-dire en accentuant ses contradictions, en montrant ses côtés le plus sombres, ce qui est une façon d’exprimer l’humanité d’un héros que la légende décrivait comme invincible à part une faiblesse au talon. La palme revient quand même à Peter O’Toole dans le rôle du vieux roi Priam.
Dans le même genre vous pouvez trouver KINGDOM OF HEAVEN ou encore ALEXANDRE .