LE BATEAU

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Le Bateau est un film de guerre adapté d'un livre du même nom signé Lothar-Günther Buchheim. L'histoire, romancée, est celle du sous-marin allemand U-96 et de son équipage durant la Seconde Guerre mondiale. Equipage dont nous faisons la connaissance alors qu’il festoie avant de prendre la mer et dont nous partageons ensuite toutes les angoisses, les moments d’exaltation et les phases de déprime pendant leur mission qui dure plusieurs mois et dont rien ne dit qu’elle ne se soldera pas par la destruction du bâtiment par un destroyer ennemi. Nous sommes d’ailleurs prévenus avant même que le film commence : sur 40 000 sous-mariniers allemands, 30 000 sont morts en mission…

Le Bateau a connu un vrai succès populaire lors de sa sortie sur sa terre de production. La façon dont il parlait de la dernière guerre avait manifestement touché les Allemands. A tel point que la version cinéma de 2h29, celle que vous allez voir, a rapidement été doublée par une version télé de 5h, diffusée en trois puis en six épisodes. Avant que ne vienne s’ajouter dix ans plus tard une director’s cut de 3h29, qui combine les séquences d'action vues dans le long métrage avec des scènes plus centrées sur les personnages contenues dans la mini-série, puis en 2004 une version longue, très longue même, de 4h42.

Mais Le Bateau n’est pas un film comme un autre. Il a couté très cher, se targuant d’une attention méticuleuse apportée aux détails. Nous vivons au milieu des marins et partageons leurs émotions. A commencer par une angoisse récurrente… Celle de la noyade si le bâtiment devait être coulé. Claustrophobe et dispenseur d’une angoisse sourde, le film s’inscrit sans forcer parmi les meilleurs plaçant un sous-marin au cœur de l’intrigue, tels Kursk, À la poursuite d'Octobre rouge, 20 000 lieues sous les mers, USS Alabama. Sans oublier le récent Chant du loup.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver TORPILLES SOUS L’ATLANTIQUE (1957) ou encore A LA POURSUITE D’OCTOBRE ROUGE (1990) .

Le Bateau a lors de sa sortie suscité des torrents d’éloges, même si la critique française s’est une fois de plus montrée un rien frileuse. On se souvient de la formule assassine de Serge Daney : « Juste un peu de surf au milieu d'une mer de clichés ». Ce qui ne l’a pas empêché d’être nominé pour six Oscars. Ni de réunir un nombre impressionnant de spectateurs : près de 4 millions en Allemagne seulement. L’un des meilleurs scores jamais réalisés par un film allemand sur la terre de Wenders. Mais le film s’est également très bien vendu dans nombre d’autres pays, à commencer par l’Amérique. Il a également déplacé près d’un million de spectateurs français, ce qui n’est pas mal on en conviendra pour un film de guerre.

L’une des qualités principales du film est de nous laisser croire à la réalité de ce qui nous est montré, du martyr de ces hommes qui pour beaucoup ont à peine atteint l’âge adulte, dont le patriotisme ne se double pas vraiment d’un engouement pour l’idéologie nazie. Le personnage principal, le lieutenant Werner est l'auto-incarnation de Lothar-Günther Buchheim, auteur du roman dont le film est adapté. Les historiens ont néanmoins noté quelques libertés par rapport aux faits tels qu’ils sont connus, un peu de dramatisation ne pouvait pas nuire dès lors que le spectateur risquait de trouver le quotidien des sous-mariniers un rien monotone. Les plus pointus relevant par ailleurs que les avions anglais qui intervenaient dans le golfe de Gascogne n'étaient pas des bombardiers monomoteurs comme on le voit dans le film mais des hydravions quadrimoteurs Short Sunderland et différents modèles de bimoteurs. On conviendra qu’il n’y a pas vraiment de quoi crier au scandale.

Le Bateau n’est pas le premier film de son auteur, Wolfgang Petersen, à qui l’on devait déjà L’Echiquier de la passion. Mais c’est celui qui permet au cinéaste allemand de se démarquer de ses congénères, Wim Wenders ou Volker Schlondorff et de partir travailler à Hollywood pour s’inscrire parmi les faiseurs de blockbusters. Il y réussira avec L’Histoire sans fin, Troie ou Air Force 1. Quitte à oublier toute velléité de cinéma d’auteur, notre homme parviendra ainsi à se fondre dans le paysage cinématographique américain. C’est Wenders qui a fait remarquer un jour que Wolfgang Petersen et Roland Emmerich, le signataire d’Independance day étaient sans doute les plus chauvins de tous les cinéastes américains. Comme pour faire oublier qu’ils étaient issus du pays de Goethe et Wagner…

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Je viens de voir ce film dans une de ses versions longues. Presque 5 heures. Dont l'immense majorité à l'étroit à l'intérieur d'un sous-marin allemand qui navigue dans l'Atlantique Nord entre octobre et décembre 1941. Un huis-clos donc. Sans le moindre défaut du genre. Le ...