CENTURION en VOD
- De
- 2010
- 94 mn
117 après Jésus-Christ : l’Empire Romain règne sur tout l’Occident mais, au nord de l’Angleterre, l’armée romaine se heurte à des barbares sanguinaires, les Pictes. Appelée en renfort, la prestigieuse neuvième légion du Général Titus Flavius Virilus se fait massacrer au cours d’une terrible embuscade au cours de laquelle ce dernier est fait prisonnier. Marcus Dias et...
- Politique / Histoire
- Royaume-Uni
- - 12 ans
- VM - HD
PARCE QUE
Pour savoir comment combattaient les romains, deux options : soit Astérix, soit les péplums façon Centurion. Pour la première option, il faudra accepter la dimension cartoon et parodique. Dans le second cas, c’est tout une époque qui s’offre à nous. En l'occurrence ici, celle de l’armée romaine aux prises avec les Pictes, peuple de l'île de Bretagne. Dans Centurion, il est question de se battre contre un autochtone plus malin, plus habitué au terrain face à des romains loin de chez eux et clairement perdus. On se croirait presque au mur de Game of Thrones (l’inspiration de Georges Martin est d’ailleurs revendiquée).
La sortie en 2010 de Centurion de Neil Marshall (rendu célèbre par le glaçant The Descent et qui a, tiens tiens, aussi réalisé quelques épisodes de Game of Thrones) entre dans la logique d’un retour de hype du péplum initié par Gladiator. De Troie à L’aigle de la neuvième légion en passant par Alexandre ou l’excellente série Rome, c’est l’ère des grandes reconstitutions et du très grand spectacle. Centurion fait le choix de la sauvagerie (en témoigne la violence des combats, rendue presque graphique par le montage).
Mais au fond, dans ce film comme souvent dans le péplum moderne, il est question de frontière. Celle où se démarque la civilisation et la barbarie, la sécurité et le risque, le pas de trop vers un avenir incertain. Et en son sein, des oasis de paix inattendues (la maison de la sorcière incarnée par Imogene Poots). Surtout, qui est le barbare, qui est le civilisé ? La question devient plus complexe au fur-et-à-mesure du film.
Neil Marshall explore cette question au sein d’un survival où une petite troupe de survivants tentent d’échapper aux Pictes en parcourant la campagne bretonne. C’est âpre, en témoigne sa photo désaturée et sa cruauté, et révèle aussi l’histoire d’une débandade, d’une défaite. Celle d’un Empire incapable de s’imposer, qui tente de couvrir ses déconvenues et se recroqueville derrière son fameux mur d’Hadrien. Le signe de la fin de l’expansion de l’Empire et le début de la fin.