TOUR DE FRANCE

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La vie n’est qu’une succession de rencontres. Bonnes, mauvaises, imprévues, attendues, espérées ou redoutées : elles nourrissent notre existence. Dans le film que vous allez maintenant découvrir, Rachid Djaidani le réalisateur a imaginé la confrontation entre un jeune rappeur de banlieue obligé de fuir sa cité et un maçon, peintre amateur fasciné par les ports, pas les cochons hein, je parle des ports de pêche par exemple…

Bon, sur le papier, vous me direz "c’est totalement improbable, ça ne tiendra pas plus de dix minutes à l’écran"… Eh bien détrompez-vous car de cette association bizarre va naître une relation filiale à la fois bouleversante et irrésistible.

Gérard Depardieu, face au débutant Sadek (autre binôme iconoclaste), démontre une nouvelle fois la profondeur fantasque de son jeu, sa capacité à faire surgir l’émotion ou le rire d’une attitude, d’une manière de dire les choses, le tout au service ici d’une fable sociale qui parle aussi de réconciliation et de pardon…

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LA TETE EN FRICHE (Un point commun : Gérard Depardieu dans ces deux films qui parlent du choc des cultures et de l'éveil aux autres...) ou encore 8 MILE (Le personnage du rappeur est sous-utilisé chez nous alors qu'aux Etats Unis, il fait partie à part entière de la culture cinéma.).

Tour de France part d’un postulat dramaturgique assez simple : Far’Hook, le jeune rappeur, est obligé de fuir son quartier suite à un règlement de comptes. Le concert final à Marseille prouve qu’il est à nouveau apte à retrouver sa vie, son univers après le périple qui lui a été imposé pour l’éloigner du danger. Au-delà de l’aspect très western de ce scénario, il est intéressant de constater combien le rap a trouvé sa place au cœur du cinéma. Je ne parle pas évidemment de ces personnages ou situations accessoires, censées uniquement apporter un peu d’exotisme banlieue à de banales intrigues mais bien de sujet de fond, voulant rendre compte par l’image et le son de la culture rap.

Alors d’accord, la liste est plus courte que celle des aventures de superhéros masqués mais tout de même, il est bon de voir ou revoir quelques exemples marquants, principalement venus de l’autre côté de l’Atlantique… Commençons par 8 mile réalisé par Curtis Hanson en 2003. C’est Eminem qui incarne le héros de cette histoire largement inspirée de son propre parcours : celui d’un gamin de Detroit ayant grandi dans le milieu ouvrier et qui va trouver dans la musique des mots l’occasion de changer d’existence et d’être enfin reconnu. Autre exemple marquant en 2015 avec NWA de F. Gary Gray, retraçant le destin hors du commun du groupe du même nom, pionnier du rap Us, composé entre autres de Ice Cube et Dr Dre. Des bas-fonds de Los Angeles aux sommets des charts et du business, le film montre la difficulté première de faire reconnaître ce courant musical comme légitime puis celle de résister aux a-priori sur la violence dégagée par les textes, violence elle-même générée par l’attitude des autorités envers la population Noire.

On peut aussi rajouter à cette liste de films ceux dédiés à des figures disparues du rap et du hip-hop : Notorius BIG en 2009 et Biggie and Tupac en 2003. Enfin notez l’exemple de 50 Cents, rescapé de la guerre des gangs, devenu star et homme d’affaire auquel le film Réussir ou mourir rend hommage en 2006…

On pourrait parler de cliché ou de déjà vu mais ce serait ne pas avoir vu le film correctement que de devoir affirmer de tels propos. Cette ode ou poésie pictorale raconté par une liberté du mot, du slam puis du rap sans appuyer sur le côté «l'un rap et l'autre peint» ...

TOUR DE FRANCE (13,9) (Rachid Djaïdani, FRA, 2016, 95min), le pitch : Ce road movie plaisant entraîne un vieux maçon licencié à la retraite et un jeune rappeur de 20 ans obligé de devenir le chauffeur de ce dernier après une embrouille survenue à Paris. Rachid Djaïdani ...

Outre le souvenir détestable laissé par Rengaine (2012), dont l’écriture faiblarde véhiculait une kyrielle de caricatures, il n’y avait pas d’appétence particulière à découvrir le nouveau long-métrage de Rachid Djaïdani qui, à son tour, semblait promettre son lot ...