UNDER THE SKIN en VOD
- De
- 2014
- 104 mn
- Fantastique / Horreur
- Suisse | Royaume-Uni | Etats-Unis
- Tous publics
- VF - HD
1 MIN AVANT
Une extraterrestre arrive sur Terre pour séduire des hommes avant de les faire disparaitre. Le très court synopsis du film Under the skin écrit par Walter Campbell et Jonathan Glazer, et réalisé par ce dernier se suffit largement à lui-même pour exciter au plus haut point la curiosité des spectateurs parfois blasés que nous sommes. Le sentiment d’avoir tout vu au cinéma et singulièrement dans le domaine de la science-fiction l’emporte parfois, alors même qu’il convient encore et toujours de faire confiance aux scénaristes et aux cinéastes pour faire surgir sur l’écran des histoires et des situations inédites. Et quand on sait que ladite extraterrestre, véritable mante religieuse venue d’ailleurs, est incarnée ici par Scarlett Johansson, on se dit que tout peut arriver et que le meilleur, frissons compris, est à venir.
Interrogé sur la genèse du film, Jonathan Glazer a insisté sur le choix délibéré de la science-fiction comme genre idéal pour aborder de grands sujets de réflexion et développer un nouveau langage cinématographique et une nouvelle grammaire visuelle. Tout comme l’extraterrestre, le spectateur se trouve en immersion et regarde le monde et ses contemporains avec un œil nouveau et presque innocent pourrait-on dire. Or, le cinéaste, une fois ce genre revendiqué, cite comme référence un immense classique du cinéma français bien éloigné des petits hommes verts et autres odyssées de l’espace. Il s’est en effet réclamé de La Grande illusion de Jean Renoir en déclarant : « Je vivais littéralement l’emprisonnement des personnages et lorsqu’ils se retrouvent à l’air libre, c’était pour moi comme retrouver l’inspiration, l’oxygène. »
Comme on va le voir, l’histoire est clairement racontée du point de vue du personnage joué par Scarlett Johansson. Du coup, l’impression est évidente : ce qui est étranger, surnaturel, extraordinaire, c’est ce qu’elle voit, elle. C’est donc notre propre monde dans sa banalité et son quotidien. L’Ecosse, où l’histoire se déroule, devient ainsi un monde étrange aux yeux de la prédatrice. Et la rareté des dialogues vient à l’appui de ce climat de plus en plus angoissant. Enfin, la très grande solitude des personnages masculins rencontrés par l’extraterrestre ajoute sa part de singularité. Comme si ces hommes qui sont autant de futures victimes consentantes étaient déjà un peu hors du monde et abandonnés de tous.
Dans le même genre vous pouvez trouver ALIEN (La belle, celle de Jonathan Glazer d'un côté, la bête, celle de Ridley Scott, de l'autre, mais une même mante religieuse qui ne vit que pour tuer et doit tuer pour vivre.) ou encore LA MORT EN DIRECT (Bertrand Tavernier nous plonge lui aussi dans une Ecosse sombre et désespérée pour un cauchemar d'anticipation.).