LES PROIES en VOD
- De
- 1971
- 100 mn
- Drame
- Etats-Unis
- Tous publics
- VM - HD
1 MIN AVANT
Fin de la guerre de Sécession. Une fillette de douze ans découvre dans les bois un soldat nordiste grièvement blessé à la jambe. Elle le sauve des patrouilleurs et le conduit jusqu’à l’institut sudiste de jeunes filles où elle réside. Le caporal McBurney y est d’abord accueilli avec défiance et suspicion. Quand il commence à se rétablir, il devient l’objet des convoitises aussi bien des jeunes pensionnaires que de la directrice. Tel est l’enjeu des Proies, réalisé en 1970, huis clos dans une propriété cernée par la guerre et dans laquelle le désir sexuel longtemps refoulé fait éclater les tensions.
Le titre original, The Beguiled, signifiait le ou les séduites. Le titre français reste dans ce registre, désignant aussi bien ce groupe de femmes, luttant contre la concupiscence des propres troupes sudistes et le désir masculin dans sa généralité, que le caporal alité, que chacune d’elles, jusqu’à la fille de douze ans, veut s’accaparer. Ce récit cruel est un piège psychologique qui surprend dans la carrière de Don Siegel, brillant cinéaste d’action.
Étonnant également d’avoir confié le rôle de McBurney à Clint Eastwood, héros pas foncièrement antipathique mais ambigu. Aux côtés de Lon Chaney, Burt Lancaster et Kirk Douglas, il entre avec ce film dans le panthéon discret des grands acteurs hollywoodiens masochistes, fascinés par la dévirilisation, réelle ou symbolique, osant la mutilation. Pour Siegel et lui, qui tourneront ensuite le musclé Inspecteur Harry, Les Proies est un film d’une rare audace, maîtrisé dans ses zones les plus dérangeantes, qui se solda par un échec commercial.
Dans le même genre vous pouvez trouver LA NUIT DU CHASSEUR (Parce que cet unique film de l'acteur Charles Laughton est, comme "Les Proies", une oeuvre troublante, qui oscille entre le conte et le film d'horreur, avec un personnage masculin aussi séduisant que menaçant.) ou encore LES PROIES (2017) (Parce que ce remake des "Proies" est réalisé par Sofia Coppola. Une réalisatrice à la sensibilité très différente de celle de Don Siegel, qui apporte donc un autre point de vue sur l'histoire.).