SHÉRIF FAIS-MOI PEUR, LE FILM

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En 1979, apparaissait sur nos petits écrans une série télé peu exigeante sur le plan de la tête, où deux jeunes  branleurs passaient leur temps à jouer à chat-voiture avec le shérif local, sur les routes poussiéreuses du Sud des Etats-Unis. Nous parlons là du sud, le profond, celui où on n’hésite pas à arborer le drapeau, politiquement pas très recommandable, des Confédérés (et accessoirement du Ku Klux Klan).

Un quart de siècle plus tard, la série débile est devenue un film tout aussi ambitieux. Les deux jeunes peigne-cul sont un peu plus musclés et ils continuent de livrer de l’alcool de contrebande aux culs-terreux de l’état de Géorgie, à bord leur bolide orange baptisé "General Lee", en hommage, eh oui, au général Lee, le chef des Sudistes pendant la guerre de Sécession. On les aime bien, ce sont les cousins Duke, neveux de leur oncle Jesse, bouilleur de cru en chef, et cousins de leur cousine Daisy, incarnée pour l’occasion par Jessica Simpson et un short beaucoup trop petit. Et c’est Burt Reynolds himself qui va lancer à leurs trousses à peu près toutes les voitures de police du comté.

Whisky frelaté, tôle froissée et gros lolos, voilà le menu des 105 prochaines minutes, comme un voyage dans les temps glorieux des poursuites en bagnoles et des bagarres en saloon. Donc plutôt dans le vestiaire des garçons, au croisement entre les Blues Brothers et Jackass. Pourquoi Jackass ? Eh bien, par exemple, parce que Johnny Knoxville ici présent, est l’un des créateurs et protagonistes de la série bête et salissante qui fit les belles nuits de MTV.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver STARSKY ET HUTCH ou encore COURS APRÈS MOI SHÉRIF .

C’est donc à un magnifique exemple de double aller-retour ciné-télé ciné-télé que nous avons ici affaire. La franchise ayant été créée par Gy Waldron en 75, tout d’abord sous la forme d’un film, Moonrunners, avec James Mitchum, fils aîné de Robert. Le film racontait l’histoire de deux cousins qui trafiquaient l’alcool frelaté de leur oncle Jesse à bord d’une chevrolet blanche, numérotée 54 et nommée Traveler, en hommage au cheval du général Lee. Quatre ans plus tard, pour les débuts de la série Shérif, fais-moi peur (The Dukes of Hazzard), seule la voiture a changé: c’est désormais une Dodge Charger orange portant le numéro 1. La série durera 6 ans de 79 à 85, soit 146 épisodes, avant de redevenir un film, en 2004, celui que nous venons de voir.

Mais ce n’est pas fini, puisqu’avec ses 110 millions de dollars engrangés de par le monde, le film a fait recette. D’où une suite, en 2007, qui s’avèrera en fait un début, sur la jeunesse et le pucelage des deux héros. Un film d’ailleurs difficilement recommandable qui se retrouvera tout naturellement rétrogradé en téléfilm. (Ce qui nous permet de boucler la deuxième boucle).

A propos de shérif, il serait malséant de ne pas signaler que la présence de Burt Reynolds dans ce film ne doit rien au hasard, puisque Burt, qui fut l’acteur le mieux payé d’Hollywood dans les années 70, doit une grande partie de sa gloire et de sa fortune au succès de Cours après moi shérif (Smokey and the bandit) en 77. Un film, qui deviendra une trilogie, où il est question de transport d’alcool en contrebande, de bolide de légende et de shérif aux trousses. Comme on se retrouve...

Et bien sûr, au rayon "adaption de série télé avec voiture", il faut bien sûr rappeler le Starsky et Hutch avec Ben Stiller, Owen Wilson et Vince Vaughn. Sorti un an plus tôt, le film avait engrangé 170 millions de dollars au box office mondial. Et d’ailleurs, c’est le même scénariste, John O’Brien, qui était à la manoeuvre. Quant au réalisateur de ce shérif là, l’Américain Jay Chandrasekhar, après une carrière ciné entamée sur les chapeaux de rire en 2001 avec Super Troopers, il a depuis tourné de nombreux épisodes de séries télé.