(500) JOURS ENSEMBLE en VOD
- De
- 2009
- 91 mn
- Comédie
- Etats-Unis
- Tous publics
- VM - HD
PARCE QUE
La comédie romantique est un genre si codifié qu’il a sa construction propre, sage et bien balisée. Tout commence avec la rencontre (le fameux « boy meets girl » en anglais), la conversation, puis la lune de miel qui finit sur une dispute, voire une rupture, avant le rabibochage obligatoire pour un happy end. C’est peu dire que cette structure a été savamment dynamitée en 2009 par (500) jours ensemble. Le premier film de Marc Webb annonce la couleur dès son ouverture : il ne racontera jamais une histoire d’amour. Tom et Summer ont beau être jeunes, beaux, partager en commun suffisamment d’obsessions et de hobbies pour sembler faits l’un pour l’autre, il ne faudra pas compter sur eux pour être le couple plus fort que l’épreuve.
Le format du film, qui s’articule autour d’un décompte des jours de la relation sans aucune linéarité, passant de l’euphorie de la concrétisation aux tréfonds de la déprime en un claquement de portes d’ascenseur, épouse cette ambition de ne rien faire comme les autres. Tous les codes de la comédie romantique sont ici tordus, les passages obligés dévoyés, et les stéréotypes de genre inversés. Le premier film vu ensemble est un porno, Summer n’est pas du genre à apprécier les gestes de chevalier servant, Tom fait des pieds et des mains pour se mettre en ménage quand elle ne croit même pas en l’amour – et on pourrait ajouter à cette liste d’incongruités l’emploi de Carla Bruni en bande-son.
Marc Webb construit également son long-métrage autour de digressions visuellement inventives : un monologue face caméra, un mini-film qui rend hommage aux vieux films français ou à Ingmar Bergman, une extraordinaire scène de danse dans les rues… Il n’est pas une séquence de (500) jours ensemble qui ne tente pas quelque chose pour sortir du chemin attendu de la comédie romantique et de son arrière-goût trop sucré. Cela n’empêche pas ses comédiens, la pétillante Zooey Deschanel et le toujours un peu perché Joseph Gordon-Levitt, de présenter à l’écran une alchimie si forte qu’elle a amplement participé au culte autour de la comédie.
Mais ce culte n’est pas uniquement lié à l’originalité du film. Derrière la déconstruction savante d’un genre, il y a aussi une justesse impressionnante sur la réalité des relations amoureuses : les souvenirs recréés de toute pièce lorsque l’histoire s’arrête, les compromis qui sont en réalité des compromissions, l’aveuglement volontaire face à l’évidence. En creux, Marc Webb rend un charmant hommage aux petites tergiversations et aux grands paradoxes de l’âme humaine, aux indécrottables romantiques comme à celles et ceux qui n’arrivent pas à jouer le jeu. C’est peut-être pour ça que (500) jours ensemble est un film si réussi d’ailleurs : parce qu’il parvient à embrasser les ambitions de tous ses personnages sans les hiérarchiser ni les juger.